Facteur d’appartenance et de distinction, comme Bourdieu139 le soulève également dans son étude des pratiques de classes, le vêtement, associé aux pratiques de présentation et de représentation de l’agent, informe et communique, participe de l’identification de l’individu. Tout comme les marqueurs du corps, le vêtement concourt à produire une identité sociale, une identité culturelle, en ce que le vêtement lui-même est un langage propre à une culture, décodé dans une société donnée. Si nous nous appuyons sur les premières études des phénomènes de mode, non systématiquement liés aux vêtements, nous comprenons que ce sont les lois de l’imitation qui opèrent dans un tel processus. Pour mieux saisir le principe de ces lois, nous devons d’abord en passer par la description de la société telle que Marx, Weber, Tarde, Bourdieu peuvent la produire, c'est-à-dire en classes sociales distinctes, en groupes socioculturels d’appartenance, structurants et opérationnels dans les pratiques des individus. C’est chez Bourdieu140 que nous retrouvons les apports de chacun de ces théoriciens, nous retiendrons de Weber, la présentation d’une dimension symbolique pour légitimer la domination en jeu dans la vie sociale et nous retiendrons de Marx le concept même de capital, généralisé à toutes les activités sociales. Durkheim et Mauss influencent Bourdieu quant à eux au travers de leurs théories respectivement déterministe et structuraliste.
P. Bourdieu, La distinction, op. cit.
P. Bourdieu, Sur le pouvoir symbolique. Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 32, n°. 3 (1977) 405-411