3.2.3 Une représentation fictionnelle : les mondes possibles.

Si les messages produits par les médias sont une construction particulière de l’actualité, faisant des discours médiatiques, des constructions entièrement opaques, en ce qu’elles produisent un effet de réel par le jeu des effets de langage voire par l’utilisation des images, alors nous pouvons associer cette production à une production fictionnelle. Or, cette production n’a de fictionnel que la « forme », la structuration. En effet, il est question de relayer dans la presse, des faits, des événements, en tout d’informer sur de l’existant, et non de construire un récit purement fictionnel où toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait purement fortuite. Au contraire, pour asseoir sa crédibilité, le média quel qu’il soit, doit composer avec la réalité, reproduire des effets de réel, pour garantir à son public de la vraisemblance si ce n’est de la véracité de ses propos.

La presse féminine, relayant, non pas seulement des événements ou des faits, mais relayant un ensemble de représentations sociales parmi lesquelles celle du genre féminin, doit donc trouver le moyen de renforcer les effets de réels au travers de ses discours et de ses images, pour permettre à son lectorat de s’identifier, de comprendre et d’adhérer à de tels discours et de telles images. La stratégie discursive de la presse féminine joue pour cela sur le terrain de la complicité.