1.1 Le mariage

Au cours des dernières décennies, le mariage est l’une des institutions de nos sociétés contemporaines qui a beaucoup changé. Déchaux (2007), sociologue de la famille, souligne qu’en France, en trente ans, le nombre de mariages n’a pas cessé de diminuer. Les mariages célébrés atteignaient le nombre record de 416 000 en 1972 et ne sont plus que 268 000 en 2006.

D’autre part, au Brésil, d’après l’IBGE (2007), il a été observé que les mariages légaux ne cessent d’augmenter depuis 2002. En 2006, près d’un million d’unions légales ont été célébrées, 6,5% de plus qu’en 2005.

Dans les rapports de l’IBGE, des années 2006 et 2007, on attribue l’augmentation du taux des mariages à deux causes principales. La première concerne l’augmentation du nombre de couples qui cherchent à l’égaliser leurs unions de fait. En effet, dans plusieurs régions du pays, des unions légales collectives ont été organisées suite à des partenariats établis entre les mairies, les notaires et l’église. La deuxième cause se rapporte à la diminution des coûts du mariage en raison des partenariats établis et aussi d’une simplification de la bureaucratie administrative nécessaire à la célébration d’un mariage légal. De plus, l’Église catholique, qui exerce une forte influence sur la population, encourage ses nombreux fidèles à s’unir par les liens du mariage.

Au Brésil, ce sont surtout les célibataires qui se marient, bien que l’on observe chez eux un déclin constant des unions légales, soit une diminution de 5% de 1997 à 2006. De plus, les femmes brésiliennes ont tendance à se marier plus jeunes que les hommes brésiliens; entre 20 et 24 ans pour celles-ci (30%) et entre 25 à 29 ans (35.8) pour les hommes.

Si l’on compare l’âge moyen lors de la première union légale avec celui des pays européens, où le recul du mariage est chaque année plus accentué, le Brésil correspond à l’un des pays où le mariage reste encore le plus précoce et le plus fréquent. D’après Déchaut (2007), en France, l’âge moyen lors du premier mariage est passé, de 1970 à 2005, de 22,4 ans à 31,1 ans pour les hommes et de 22,4 ans à 29,1 ans pour les femmes.

Au Brésil, les statistiques révèlent encore qu’il y a un accroissement des mariages entre des conjoints divorcés et des conjoints célibataires et notamment des hommes (IBGE, 2008). En effet, on a constaté que les hommes de soixante ans ou plus se marient davantage que les femmes (3,4% des hommes et 0,9% des femmes). Voilà peut-être une confirmation des traditions sexistes de la société brésilienne où il est plus « acceptable » et courant que des hommes plus vieux se marient ou encore se marient avec des femmes plus jeunes. L’inverse est plutôt rare. La culture brésilienne avantage les femmes plus jeunes et belles et les statistiques confirment qu’au fur et à mesure que leur âge augmente, leurs chances de se marier diminuent. Dans tous les âges, les hommes se marient plus que les femmes, sauf à l’âge compris entre 15 et 24 ans où les femmes se marient davantage. On peut également penser que les femmes plus âgées préfèrent les unions libres, renonçant au compromis d’une union légale ou encore au choix de vivre seule.

Les mariages entre les conjoints divorcés et entre célibataires et divorcés ont vu aussi une augmentation significative entre 1986 et 2006 (de 0,9 %, en 1986, à 2,2 %, en 2006). De telles situations révèlent deux facteurs de changements de comportement des familles brésiliennes : l’augmentation du nombre des divorcés et, par conséquent, l’apparition et l’augmentation des familles recomposées.