2. Les effets du divorce et de la séparation parentale

Les premières recherches scientifiques sur les effets du divorce ont été amorcées principalement en Amérique du Nord, qui a connu plus tôt l’accroissement de ce phénomène social. Postérieurement, confrontés à la même situation de la divortialité, d’autres pays ont commencé des recherches dans ce domaine. Au début, ces études, réalisées surtout par des psychiatres, des psychologues et des sociologues, ont privilégié l’impact négatif de ce phénomène sur les enfants. Toutefois, il faut observer le contexte historique et social de ces recherches à une époque où le divorce et la séparation conjugale étaient vus comme une déviance et mettaient en cause la stabilité de la société.

De nos jours, les structures sociales et économiques ont changé d’un siècle à l’autre et les recherches ont aussi évolué dans le même sens. Dans ce sens, comme le précise Martin (1997), on est passé d’une logique pathologique et normative à une logique d’adaptation des familles à l’après divorce. Ainsi, les effets psychologiques d’une rupture conjugale dans les années cinquante et soixante sont équivalents aux effets sociaux et économiques dans les sociétés contemporaines. Aujourd’hui, on parle davantage de liens sociaux, affectifs et de pauvreté de ces familles que de troubles de comportements dus à une séparation conjugale.

Dans un contexte général, la séparation parentale est un événement stressant et douloureux pour les familles qui vivent cette situation. Les parents, et surtout les enfants, souffrent de cette réalité qui vient accompagnée de frustrations, de désarroi et d’insécurité.

Les psychologues admettent que pour les enfants, la séparation des parents est vue comme une manifestation d’une désaffection envers eux ; ils se sentent rejetés ou punis pour des fautes ou des « mauvaises pensées» (Poussin, 2004). Pour les adultes, une telle situation est associée à des sentiments d’ennui, d’ambivalence et même de soulagement d’une situation devenue intolérable. Parallèlement, c’est dans cette situation que les parents se sentent les plus fragilisés et également moins attentifs aux besoins de leurs enfants. De plus, les études sociologiques soulignent que la dissociation de la famille implique des problèmes financiers, qui, eux-mêmes, entraînent d’autres difficultés, aussi bien pour les adultes que pour les enfants.

Dans l’ensemble, les recherches présentent des résultats différents et contradictoires qui alimentent notre réflexion sur le sujet. Il est important de dépasser nos impressions et nos préjugés pour comprendre la dynamique des familles qui vivent leur divorce (Cyr, 1988).