Conclusion

Nous avons vu les principales mutations familiales dans les sociétés contemporaines et leurs modes de fonctionnement actuels. Nous avons examiné plusieurs modèles familiaux et avons également constaté une tendance à la diminution du nombre de familles traditionnelles. La notion du mariage s’est transformée, passant d’une logique patrimoniale et institutionnelle à une logique plus affective et contractuelle.

Parallèlement, les systèmes relationnels des familles contemporaines ont également changé. Ils ne sont plus les mêmes que jadis. Comme le rappelle Anaut (2005), les changements les plus importants ont notamment lieu au niveau du fonctionnement et des rôles des membres de la famille.

La compréhension de ces changements au niveau des structures familiales est très importante pour apprécier la spécificité de la médiation familiale en tant que nouvelle pratique professionnelle.

Au Brésil, nous avons constaté que, dans l’ensemble, le pays suit les tendances des transformations familiales au niveau mondial, comme la diminution du nombre de naissances, l’augmentation du nombre de divorces et de séparations, l’augmentation du nombre d’unions libres et aussi des familles monoparentales et recomposées. L’exception à ces mutations concerne le mariage légal ; au Brésil, il ne cesse d’augmenter depuis 2002 alors qu’en France le nombre de mariages n’a cessé de diminuer au cours des trente dernières années. C’est notamment au niveau de la temporalité de ces transformations familiales qu’on observe les principales différences. Au Brésil, de tels changements ont lieu de façon plus tardive.

En ce qui concerne les principales différences entre le Brésil et la France, des pays ayant des trajectoires historique, sociale et économique distinctes, nous soulignons que les changements ne sont pas provoqués par les mêmes motivations. Au Brésil, nation marquée par de fortes inégalités sociales, les intentions visant à concrétiser l’union de fait ne sont pas nécessairement semblables entre un couple de classe plus populaire et un couple plus favorisé. Dans le premier cas, les unions libres ont lieu à cause des circonstances de leur condition économique et le coût prohibitif du mariage. Pour la classe plus aisée, les unions de cette nature surviennent en raison d’un idéal de vie. Au même titre, les motivations concernant la monoparentalité ne sont pas les mêmes pour les riches et pour les pauvres. Pour ces derniers, la monoparentalité n’est pas un choix de vie. C’est plutôt la pauvreté, la grossesse précoce et l’abandon paternel qui les conduisent à cette situation.

Au Brésil, même si les recherches scientifiques sur la gestion des conflits au moment de la rupture sont plutôt rudimentaires, les difficultés liées à la parentalité et à la réorganisation familiale n’en sont pas moins réelles. Nous postulons que la médiation des conflits familiaux est un moyen approprié et efficace bien que ce processus soit peu connu et que les services offerts soient peu nombreux. Peu à peu de nouveaux modes de règlement des conflits, mieux adaptés à la réalité moderne, émergent et remplacent les anciens modèles.

En conclusion, deux questions s’imposent à nous : quelles sont les mutations les plus récentes dans la législation en matière familiale et quel est la signification et l’avenir de la médiation pour la justice et de la société ? L’analyse de ces questions fera l’objet du prochain chapitre.