Conclusion

En ce qui concerne les principaux changements juridiques sur le plan familial, la tendance mondiale de plusieurs législations contemporaines gravite autour de la déjudiciarisation des conflits familiaux et l’avènement des modes alternatifs de règlement des conflits.

Dans ce contexte, plusieurs changements importants dans les législations du Droit de la famille, plus spécifiquement au Brésil et en France, ont été identifiés. Même si les mutations sociales au Brésil accusent un certain retard, le pays suit les tendances actuelles des nouvelles législations en matière familiale dans le monde. Ces tendances se manifestent par l’élargissement du concept juridique de famille qui ne se restreint plus à un seul modèle familial, par le déclin du pouvoir parental, ce que Bourdieu (2002) appelle la « raison androcentrique », par l’importance de la coparentalité dans les cas de séparation et de divorce et enfin par l’introduction de la médiation familiale dans les textes juridiques.

Aussi bien au Brésil qu’en France, il y a une forte influence du droit canonique dans les législations du divorce.

Au Brésil, le mouvement de déjudiciarisation s’est accéléré au cours des dernières années. La notion de faute pour justifier la rupture conjugale a été abandonnée. Les procédures judiciaires en matière de séparation et de divorce ont été simplifiées en instituant le « divorce extrajudiciaire et le divorce direct.

En France, des réformes législatives concernant le divorce ont été aussi effectuées : les délais pour obtenir un divorce ont été écourtés, les procédures légales simplifiées et la médiation familiale a été légalisée.

Enfin, le système juridique en cours dans les deux pays est de la tradition du «civil law ». C’est un système centralisé, formaliste et de droit imposé. Par exemple, en France et au Brésil, le législateur a décidé, s’il y a désaccord entre les parents au sujet de la garde partagée, que celle-ci peut être ordonnée à titre provisoire.

En ce qui concerne la légalisation de la médiation familiale française, le législateur a privilégié un modèle plus centralisé et davantage contrôlé par le judiciaire. Au Brésil, les projets de loi concernant la mise en place de la médiation familiale n’intègrent pas les principes de base de ce modèle alternatif de gestion des conflits interpersonnels, la logique judiciaire étant toujours prédominante.

Dans ce contexte, l’examen du processus suivi pour la légalisation de la médiation familiale dans d’autres pays permet un point de comparaison, interpelle les conceptions traditionnelles de la justice et contribue à la création du modèle de médiation brésilien. En effet, tous ces débats sur les modalités de mise en œuvre de la médiation familiale sont en définitive des sources de réflexion qui concourent au renouvellement des pratiques judiciaires s’adressant aux familles en instance de réorganisation suite à une rupture conjugale.