2. Un changement de paradigme

La médiation dans un contexte familial agitselon une perspective fondée sur l’interdisciplinarité. Or, dans les situations de rupture, il est évident qu’il existe une telle diversité d’implications qu’une seule approche serait insuffisante pour permettre la compréhension globale de la réalité familiale. Dans le cas d’une séparation conjugale, comme le révèle Danielle Ganancia (2007), magistrat français œuvrant dans les situations des conflits familiaux internationaux, le droit seul ne peut pas résoudre de façon appropriée les conflits familiaux où dominent l’affectif, le psychologique et le relationnel. Il est illusoire de penser que seul le droit résoudra le litige familial. Selon la chercheuse David-Jougneau (1997) la médiation familiale aborde la famille, au moment de la séparation, comme un « fait social total » en utilisant la théorie de l’ethnologue Marcel Mauss. Il faut considérer les dimensions sociales, économiques et psychologiques d’une séparation et ne pas la découper en une seule condition d’analyse, caractéristique des disciplines professionnelles traditionnelles, qui s’enferme dans un savoir spécifique propre au monde moderne (Gusdorf, 1983).

En effet, la médiation présuppose trois mutations importantes: un changement au niveau de la société ; un changement de mentalité pour les professionnels du divorce et enfin un changement d’attitudes et de comportements chez les individus (Lévesque, 2004).