Même si la médiation familiale est reconnue par les professionnels et institutionnalisée dans plusieurs États, pour le grand public elle demeure encore méconnue. Au Québec, dans une recherche de master3 réalisée auprès des médiateurs familiaux, 69% des usagers étaient issus de la classe moyenne. En France, la médiation familiale ne touche qu’un public quantitativement restreint et sociologiquement étroit (Dumolin, 2002).
Ça représente aussi un défi pour le médiateur de faire venir à la médiation les couples qui divorcent et qui désirent s’engager dans une perspective de négociation et de compromis (Bastard, 2002). Pour cet auteur, la résistance à la médiation provient notamment de son propre public, celui des couples en phase de rupture. Ce refus peut survenir de la méconnaissance du couple mais aussi de la difficulté des personnes qui sont dans un conflit acéré à accepter d’entrer dans une perspective de collaboration et de dialogue.
En effet, il faut montrer à la population les avantages de cette nouvelle pratique qui est autre chose que des formes d’affrontement ou de déchirement. L’apprentissage de nouvelles formes de communication au moment d’un conflit familial est possible. Ainsi, les attitudes chez des individus, au moment d’une rupture conjugale, doivent changer ; la coopération doit prendre la place de la vengeance ou du désespoir. Dans un contexte de communication directe, de coopération et d’altérité, de nouvelles perspectives peuvent apparaître et les accords deviennent possibles.
Pour contribuer à l’acceptation de la médiation par les familles, un travail d’éducation à la médiation, la motivation des couples et l’appui à la parentalité sont nécessaires (Bastard, 2002). Ainsi, la médiation pourra s’avérer être une pratique indispensable et nécessaire dans les sociétés.
Recherche réalisée à l’Université de Montréal sur la médiation familiale au Québec (Avila, 1999).