3.2 La médiation judiciaire

La médiation judiciaire est celle où le juge, au moment où il est saisi d’un litige, propose aux personnes de résoudre à l’amiable leur difficulté grâce à l’intervention confidentielle d’une tierce personne, impartiale et qualifiée, appelée médiateur (Denis, 2001). Même s’il y a un cadre légal, la médiation est habituellement une démarche volontaire qui ne peut pas être imposée. Normalement, les législations en la matière, prennent en compte la volonté des parties à poursuivre une médiation.

Dans cette modalité, le juge ordonne la médiation avec l’accord des personnes concernées, il désigne un médiateur qui a la responsabilité de contrôler le déroulement de la médiation. Le procès judiciaire est suspendu temporairement avec un délai établi par la loi. De plus, les accords conclus en médiation seront éventuellement homologués par une requête légale conjointe pour les rendre exécutoires.

Bien que l’efficacité de la médiation judiciaire dans la gestion des conflits familiaux ne soit pas mise en doute, elle est plus contraignante et ne favorise pas la coopération des parties et ne contribue pas toujours à apaiser un conflit. Le système judiciaire valide les désaccords et contribue au maintien de la situation conflictuelle. Ainsi, dès que le magistrat fixe un procès et ordonne une médiation, le conflit est déjà traduit dans un langage juridique. Les individus se préoccupent alors davantage de faire valoir leurs droits plutôt que de faire ressortir leurs véritables intérêts et besoins. Dans la médiation judiciaire, le juge précise le litige à régler, en délimitant parfois la compréhension des véritables besoins (Sassier, 2001). La psychologie nous apprend que, généralement, le litige exposé dans un cadre de procédure judicaire n’est souvent pas le réel motif du désaccord. Il existe des revendications latentes et des motivations non exprimées.

Le système judiciaire convient aux personnes fermées au dialogue et à la négociation, recherchant la confrontation et l’affrontement par l’entremise d’un avocat. Toutefois, en termes de prévention et de réduction des conflits, la médiation extrajudiciaire est la plus appropriée.