5.1.4 La professionnalisation du médiateur familial

En 2003, le décret du 2 décembre créait un diplôme d’état de médiateur familial. Ce diplôme est le résultat des revendications de certains médiateurs soucieux de faire de la médiation un nouveau domaine professionnel. Dahan (1999) évoquait déjà la nécessité de la professionnalisation de ce métier pour garantir la qualité du travaileffectué par le médiateur familial. Ainsi, c’est par ce diplôme professionnel que le futur médiateur va acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de sa fonction.

L’arrêté du 12 février 2004 établit l’agrément des établissements de formation, les conditions d’accès à la formation, la durée et le contenu de la formation. Celle-ci est ouverte aux candidats remplissant l’une des conditions suivantes : être titulaire d’un diplôme d’assistant social oud’éducateur social ou professionnel titulaire d’un diplôme de formaiton juridique, psychologique ou sociologique. La durée de la formation est d’au minimum 560 heures, dont 490 heures théoriques et 70 heures pratiques.

Normalement, la formation est donnée par les universités, les instituts et les associations. Le processus d’agrément de ces centres de formation est réalisé par les directions régionales de l’Action sociale.

Le contenu de la formation du médiateur familial est basé sur le principe de l’interdisciplinarité et il est divisé en deux unités de formation: une formation principale, axée sur le processus et les techniques de médiation ; et une unité de formation contributive dans les domaines du droit, de la psychologie et de la sociologie. Les candidats sont sélectionnés par une commission et la rédaction d’un mémoire à la fin de la formation est obligatoire. La formation totale correspond en moyenne à une période de deux ans. Dans ce programme, il est prévu la validation des acquis de l’expérience (VAE), ce qui permet aux professionnels de faire reconnaître leur expérience de plus de trois ans en médiation. Ces candidats doivent également passer devant une commission d’évaluation et rédiger un mémoire.

En somme, en analysant le parcours français de la médiation familiale, on constate que d’une simple pratique de médiation informelle elle a pris un statut de pratiqueformelle reconnue et réglementée par l’Etat. Elle est passée d’une pratique informelle, exercée en marge de l’appareil judiciaire, à une pratique professionnelle insérée dans le Code civil. Il s’agit d’un modèle bien structuré et professionnalisant qui, d’après Faget (2008), est le modèle de médiation familiale le plus institutionnalisé au monde.