5.2.4 La littérature sur la médiation familiale au Brésil

La plupart des écrits sur la médiation au Brésil sont influencés par la littérature étrangère et particulièrement par les modèles américains, argentins, canadiens et français. En 1996, Marilene Marodin en partenariat avec John M.Haynes, auteur et formateur américain, publiait « Fundamentos da Mediação Familiar » ; en 1999, Maria de Nazaré Serpa publiait à son tour « Mediação de família ». Ces deux ouvrages sont inspirés des modèles de médiation familiale pratiqués aux Etats Unis. En 2001, trois médiateurs brésiliens, Aguida Arruda Barbosa, Eliana Nazareth et Giselle Groeninga faisaient paraître en portugais un livre Jean François Six intitulé « Dynamique de la médiation » Par la suite, quelques articles décrivant des expériences brésiliennes sur la médiation ont été publiés.

En ce qui concerne la formation à la médiation familiale, les pionniers au Brésil sont les argentins. En 1999, Luiz Alberto Warat, professeur et juriste, coordonnait la publication d’un ouvrage collectif intitulé « Em nome do acordo : A mediação no Direito ». Il déplorait d’ailleurs le manque de fondements épistémologiques essentiels à une base théorique reconnue et propre à la médiation. En 1998, Juan Carlos Vezulla, psychologue et formateur argentin devenait président du premier institut de formation de médiation du pays (Instituto de Mediação e Arbitragem do Brasil/IMAB). De plus, l’Institut Brésilien de Droit de la Famille promeut la médiation familiale en organisant colloques et congrès qui regroupent les professionnels intéressés. Enfin, les associations de parents divorcés (APASE, Pai legal) contribuent également à l’expansion de la pratique.

Du coté institutionnel, le 1er Colloque International du Droit de la Famille, de l’Enfance et de la Jeunesse, tenu en 2003, parrainé par le Tribunal de Santa Catarina et l’Université do Vale do Itajaí (UNIVALI) a été un événement marquant pour faire connaître la médiation auprès des juristes et des intervenants psychosociaux.

Enfin, au Brésil, les milieux universitaires commencent à s’intéresser à l’enseignement de la médiation et au développement de cette pratique. On retrouve des formations sur la résolution des conflits dans certains cours post-gradués, notamment en droit, en service social et en psychologie. Toutefois, ces initiatives universitaires sont très peu nombreuses et la grande partie des formations en médiation est offerte par les centres privés de résolution des conflits ou par les tribunaux.

Dans cette partie, il a été question de la trajectoire historique et sociale de la médiation familiale en France et au Brésil, des pays aux traditions et aux cultures différentes, ayant un intérêt commun et un investissement dans les méthodes alternatives de résolution des conflits.