6.1.2 Du point de vue du médiateur

Sarrazin et al. (2005) ont effectué une étude examinant les caractéristiques de 162 médiateurs canadiennes, quant à leur influence sur le processus d’intervention et le succès de la démarche de la médiation familiale. Les résultats ont indiqué que l’expérience du médiateur est indispensable pour le succès de la médiation. En effet, le médiateur qui a de l’expérience dans ce champ de pratique a plus de chance de réussir une médiation que celui qui en a moins. Le savoir-faire du médiateur dans sa profession d’origine n’influence pas la réussite de la médiation. Ces résultats démontrent que les compétences professionnelles acquises dans la profession d’origine ne sont pas toujours applicables dans la pratique de la médiation familiale. Ce qui compte vraiment est la formation spécifique à la médiation et non pas son expérience dans la profession d’origine. Comme le soulignent Sellenet, David et Thomère (2007), l’activité du métier de médiateur familial nécessite une grande qualification, on ne s’improvise pas médiateur.

Àpropos du style du médiateur, Kressel et al.(1994) ont constaté dans leurs recherches deux styles de médiateurs; l’un est orienté vers la réalisation d’un accord, l’autre vers la solution des problèmes. Pour le premier, la priorité va à la concrétisation de l’entente et la nécessité de prendre position comme un tiers neutre. Pour le deuxième, l’important est l’origine du conflit et sa résolution. La position de neutralité du médiateur s’avère secondaire. Ainsi, les auteurs ont observé que les accords sont plus fréquents et plus durables lorsque le médiateur accentue moins la conclusion d’un accord et se soucie davantage de l’identification des comportements dysfonctionnels. Ici, l’objectif de la médiation est la transformation des relations interpersonnelles.