6.1.3 Les modalités de médiation

Le contexte dans lequel la médiation familiale se développe constitue également les conditions d’efficacité de la pratique. Bonafé-Schmitt, Charrier et Robert (2006) ont constaté dans leurs études des différences significatives entre la médiation judiciaire et la médiation extrajudiciaire. Dans la médiation judiciaire, le juge garde un plus grand contrôle sur les décisions et les couples se sentent davantage contraints à négocier. Les ententes sont de plus courte durée, moins nombreuses et plus onéreuses. Or, le choix d’aller en médiation ou non est un facteur de réussite de la médiation et de l’amélioration de la communication. Au contraire, dans les cas où les participants sont contraints à aller en médiation, les relations interpersonnelles ont tendance à se détériorer et les mesures légales exigent plus des modifications par la suite.

Quelles modalités de médiation doit-on privilégier ? C’est la question qui revient constamment dans notre étude. L’expérience québécoise où l’on a fait le choix de la médiation préalable gratuite (L.Q.1997, c.42) indique que les couples à faible ou moyen revenu ont une plus grande accessibilité au service de médiation et réussissent aussi bien à convenir d’une entente que ceux qui doivent payer pour recevoir les services d’un médiateur (Turcotte et al., 2002). Par contre, une plus grande accessibilité à la médiation n’est pas forcément synonyme du développement de relations plus harmonieuses entre les ex-conjoints ou un meilleur ajustement à long terme pour les enfants. Les auteurs attribuent ce résultat au petit nombre de rencontres en médiation et à l’urgence de régler les questions légales au détriment des enjeux psychologiques et relationnels.