4.4 Les critiques du mouvement féministe

Sans être exhaustif, il importe d’examiner deux points soulignés par le mouvement féministe: la médiation favorise la reproduction des conditions sociales et culturelles qui assurent la domination masculine et privilégie des accords de garde partagée. D’après les féministes, les femmes, socialement dominées et victimes de violence conjugale, n’ont pas les mêmes habiletés que les hommes à négocier la séparation conjugale. Il y a un déséquilibre de pouvoir entre les parties. Alarie et Leboeuf (1992) soulignent que les féministes sont contre la médiation dans un contexte de violence conjugale. Elles affirment que cette façon de gérer les conflits conjugaux contribue à favoriser celui qui abuse et ne rétablit pas l’équilibre des pouvoirs entre les hommes et les femmes. Pour cette raison, on doit faire appel au système judiciaire pour enclencher une démarche légale et, le cas échéant, criminaliser la violence. De plus, la dynamique de la violence conjugale est contraire aux principes de la médiation familiale qui reposent sur le respect de l’intégrité de la personne.

Quant aux accords de garde partagée privilégiés par la médiation, les féministes croient qu’en favorisant les contacts réguliers entre les ex-conjoints après la séparation, la médiation contribue à perpétuer la continuation de relations inégales de domination après la rupture, et ce n’est pas souhaitable.