3.2 La distribution du questionnaire au Brésil

Les premières vérifications de la possibilité d’utiliser la même méthode de travail qu’en France a été faite auprès de l’équipe du programme de médiation familiale du Tribunal de Santa Catarina, notre lieu de travail. Cette équipe est responsable de la gestion administrative et opérationnelle des neuf services de médiation familiale distribués dans les 40 juridictions de l’Etat, qui comptaient, en 2009, 23 médiateurs familiaux. Nous avons d’abord consulté la base documentaire du programme et réalisé les entretiens préliminaires pour pouvoir débuter la recherche.

Parmi ces entretiens préparatoires, il faut mentionner la collaboration des fonctionnaires du programme, Alcebir Dal Pizzol, juriste et assistant social de formation et Flavia de Novaes Costa, psychologue. À travers ces contacts, nous avons pu nous familiariser avec les services de médiation existants, aussi bien au niveau de la province que dans les autres régions du Brésil. Grâce à l’assistance de nos collègues, Tânia Regina Campos, coordinatrice du service de médiation familiale du Palais de Justice de l’état de Santa Catarina et Denise Duarte, assistante sociale du Tribunal de l’état du Rio Grande do Sul, nous avons pu entrer en contact par téléphone avec 25 médiateurs familiaux et solliciter leur participation au projet de recherche.

Afin d’avoir un échantillon plus grand, nous avons contacté le « Conselho Nacional das Instituições de Mediação e Arbitragem do Brasil », (CONIMA), organisme pionnier en la matière et siégeant à São Paulo. Ils nous ont informée qu’il n’existe pas de chiffres officiels du nombre de médiateurs œuvrant sur le territoire brésilien. L’explication est simple : la pratique de la médiation, au Brésil, n’est pas une profession mais une fonction exercée par des professionnels, sans aucune réglementation légale. Il est courantque des médiateurs travaillent simultanément dans différents domaines comme l’entreprise commerciale, le social et le familial. De même, les centres de médiation ou les associations qui offrent ces services ne sont pas obligés de s’inscrire au Conseil national, ce qui contribue à la dispersion et au manque de contrôle de cette pratique.

Pour combler à cette lacune, nous avons eu recours à la liste des adresses des services de médiation nationaux telle qu’elle apparaît dans l’étude du Ministère de la Justice déjà citée dans ce travail. En effet, cette étude avait recensé 67 pratiques de médiation en dans des domaines aussi variés que le communautaire, l’enfance, le familial, l’habitation, le scolaire, et d’autres. Toutefois, la grande mobilité des médiateurs, et leur manque d’expérience et de formation en médiation familiale ont passablement limité leur participation à notre recherche.

La méthode de l’application du questionnaire au Brésil n’a pas été la même qu’en France. Comme en France, nous avons fait 25 enquêtes par entretien semi-directif. Néanmoins, pour ce qui est de la distribution du questionnaire aux autres répondants, nous avons utilisé le courrier électronique, une pratique habituelle et plus économique au Brésil, alors qu’en France nous avons utilisé la poste.

Ainsi, en dépit de certaines difficultés énumérées précédemment, 35 des 40 personnes qui avaient reçu le questionnaire par courrier électronique ont répondu. Au total, il nous a été possible d’obtenir soixante questionnaires remplis par des médiateurs familiaux, surtout en provenance de la région sud. Il faut se rappeler comme nous l’avons signalé au chapitre 3 que c’est dans cette région que les premières expériences de médiation familiale au Brésil ont été réalisées. Pour cette raison, on retrouve, dans notre échantillonnage, un plus grand nombre de médiateurs venant de cette région.

La collecte des données au Brésil pour les médiateurs et pour les couples a été réalisée de mars à juillet 2009.