4.3.2 Les suggestions pour la formation du médiateur

Le tableau XXV résume les recommandations des médiateurs français pour l’amélioration de la formation du médiateur familial. La recommandation qui semble rejoindre les préoccupations des répondants consiste à un stage plus long (mentionnée 18 fois). Dans leur formation, les médiateurs doivent avoir l’opportunité d’être confrontés à une expérience-terrain plus substantiel afin d’être mieux outillés pour la pratique.

En deuxième lieu, les apports du domaine de la psychologie et l’apprentissage des techniques de gestion de conflits et des stratégies de communication et d’entretien ont été mentionnés comme étant essentiels à une pratique de médiateur efficace. Le besoin d’apports psychologiques plus grand correspond à l’identification, à la question précédente, des désordres psychologiques comme étant une difficulté majeure à la réussite de la médiation.

De plus, la formation continue, la supervision de la pratique et les jeux de rôles pendant la formation ont été parmi les recommandations fréquemment mentionnées par les répondants. D’autres recommandations, quoique à une fréquence plus faible, ont été proposées par les médiateurs ; elle sont : avoir plus de temps pour la rédaction du mémoire ; assister à des séminaires sur la représentation de l’argent dans la vie quotidienne des différents couples ; faire des exercices pour développer une plus grande connaissance de soi ; apprendre à différencier la thérapie de la médiation ; développer des connaissances sur la théorie systémique ; faire des stages auprès de la magistrature; apprendre à négocier avec les gens difficiles ; reconnaître les jeux de pouvoir et le déséquilibre des forces ; apprendre à lâcher prise avec nos acquis professionnels initiaux ; étudier les conflits intergénérationnels ; et enfin réfléchir davantage sur les principes fondamentaux de la médiation. On a suggéré également que les sessions de formation soient dispensées par des praticiens en médiation ou des professionnels comme des magistrats et des avocats sensibles à la démarche.  Tous les répondants, sauf un, ont fait des suggestions.

Le tableau XXVI indique que la recommandation principale des répondants brésiliens est de mettre à la disposition des médiateurs des activités de formation continue. Ces formations serviront à approfondir les référentiels théoriques de la médiation et à faire l’apprentissage de techniques utilisées dans la pratique. Une autre suggestion a trait à la supervision de la pratique et à la mise sur pied de groupes de consultation où ont lieu des discussions de cas. Ces groupes doivent se réunir périodiquement et la supervision doit être assurée par un médiateur d’expérience.

D’autres recommandations, mentionnées moins souvent, mais néanmoins importantes, sont : l’approfondissement de la théorie du conflit; l’évaluation psychologique pour identifier les aptitudes à devenir médiateur, une fois la formation en médiation familiale complétée ; des installations physiques adéquates pour la pratique de médiation; une formation non supérieure à 180 heures; plus des recherches qualitatives auprès des couples pour évaluer l’efficacité du processus de médiation et le développement d’une base théorique sur le phénomène de la garde partagée. Également, on a souhaité une plus grande valorisation de la profession, par les tribunaux de justice et des honoraires professionnels plus élevés. Enfin, les répondants suggèrent l’établissement de programmes universitaires accrédités et des cours de recyclage appropriés pour ceux qui veulent pratiquer la médiation familiale.

En France et au Brésil, les résultats de la recherche indiquent la nécessité d’une formation permanente et d’une supervision de la pratique. De plus, des apports théoriques plus substantiels dans le domaine de la psychologiques seraient nécessaires pour contrer les difficultés les plus souvent rencontrées en médiation.

Après avoir présenté les données recueillies auprès des médiateurs français et brésiliens, il convient maintenant de compléter cette analyse par une discussion des réponses des couples qui ont aussi fait l’objet de cette recherche.