Introduction générale

Le présent travail cible les discours sur le paludisme au Cameroun.1 Important problème de santé publique, le paludisme y entretient une activité langagière accompagnant la lutte contre la maladie. Ce travail prolonge la réflexion que nous avons amorcée au cours de nos recherches de Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Sciences de l’Information et de la Communication sur l’étude sociologique des messages de sensibilisation dans la lutte contre le paludisme au Cameroun.

La perspective choisie dans la présente recherche est de questionner les discours sur la pathologie en rapport avec sa prévention dans l’espace social camerounais. Les discours visés ici sont construits à partir des représentations scientifiques de la maladie, d’une part, des représentations sociales sur ce fléau et des pratiques face à la maladie, d’autre part. Le premier type de représentations est inspiré par la pensée scientifique, caractérisée par une logique canoniquement instituée dans son raisonnement, par la soumission de ce raisonnement à l’épreuve des faits, par une forte régulation institutionnelle des procédures qu’elle utilise et par la reproductivité des phénomènes sur lesquels elle porte. Le second type de représentations est inspiré par la pensée du quotidien que P. Moliner et P. Rateau (2009) qualifient, à l’instar de S. Moscovici et M. Hewstone,  de « pensée du sens commun »; de « logique naturelle » comme J.B. Grize ; de « pensée naturelle » comme V. Haas et D. Jodelet ; ou encore, de « pensée sociale » comme le suggèrent M. L. Roquette et C. Guimelli. Nous nous proposons d’inscrire cette posture de recherche dans une trajectoire constructiviste afin de mieux interroger la réalité sociale liée à la prévention du paludisme au Cameroun.

Notes
1.

Des indications sur ce pays de l’Afrique centrale sont à l’annexe 1 du présent travail.