1. Institutions publiques

Nous désignons sous ce vocable, les structures qui permettent aux pouvoirs publics et à l’Etat de jouer son rôle régalien dans la protection de la santé des populations. Pour la lutte contre le paludisme, ces structures peuvent être nationales ou internationales.

a Institutions publiques nationales

Le ministère en charge de la santé publique est la structure ministérielle nationale assurant la tutelle technique et administrative de la lutte contre le paludisme au Cameroun. Elle comporte, en son sein, des unités opérationnelles responsables de cette lutte au quotidien. Des restructurations successives de ce ministère ont entraîné des changements desdites unités, du point de vue de la taille et de l’accroissement des responsabilités. D’un simple bureau - Bureau de lutte contre le paludisme, et de la lutte antivectorielle, de la trypanosomiase et de l’onchocercose - qu’était cette structure en 1995, elle est devenue un groupe technique - Groupe technique national de lutte contre le paludisme - trois ans plus tard, puis un programme national- PNLP- trois autres années après. Depuis 2002, le PNLP est un des programmes prioritaires du ministère dontl’objectif commun est de réduire la mortalité et la morbidité palustres au sein de la population camerounaise. La gestion du PNLP est assurée par trois structures techniques : un comité national Roll Back Malaria46 (CRBM), un groupe technique central (GTC) et un comité scientifique.

Le CRBM est présidé par le Ministre de la santé publique. La vice-présidence est assurée par une personnalité du monde médical nommée par le Ministre. Les membres du CRBM sont au nombre de 29, dont certains venant des autres secteurs de l’administration, y compris de la présidence de la république et des services du Premier Ministre, du secteur privé et de la société civile. Deux représentants des bailleurs de fonds en sont aussi membres. Ce comité ainsi constitué comporte en son sein des compétences variées et révèle la dimension multisectorielle de la lutte contre le paludisme. Au demeurant, le comité reste toujours une structure du ministère de la santé publique qui en assure la tutelle administrative et technique. Ceci aura nécessairement une incidence sur les discours sur le paludisme dans le pays, avec une dominance plus poussée sur le discours de santé publique.

Le Groupe Technique Central (GTC) est l’organe exécutif du CRBM. Il est dirigée par un Secrétaire Permanent, membre du CRBM et il comprend les six sections ci-après : Prise en charge des cas de paludisme ; Prévention du paludisme ; IEC/Mobilisation sociale et partenariat pour la lutte contre le paludisme ; Formation et Recherche sur la maladie ; Administration et recherche ; Administration et Finances, et Section surveillance, suivi et évaluation des interventions du PNLP. Le GTC assure, à ce titre, la coordination et la gestion du PNLP sur l’ensemble du territoire national.

Le PNLP a des unités décentralisées dans les 10 régions du pays. Elles sont placées sous la supervision des délégués régionaux de la santé publique qui ont pour mission d’organiser, de coordonner, de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de la lutte contre le paludisme au niveau régional. Les structures présentées jusque-là participent à la construction des discours sur le paludisme au niveau stratégique en fournissant de la matière pour l’élaboration de la politique nationale et l’identification des orientations stratégiques dans la lutte contre le paludisme au Cameroun.

Il existe aussi des unités opérationnelles au niveau de la plus petite unité fonctionnelle du système de santé qu’est le district de santé. Elles sont chargées de l’organisation, de la coordination, du suivi et de l’évaluation de la lutte contre cette maladie au niveau du district de santé. Il s’agit des structures en contact direct avec les communautés, les familles et les individus exposées quotidiennement à la maladie. Les éléments de discours qu’elles contribuent à produire et qu’elles utilisent à ce niveau sont des éléments opérationnels et sont en rapport direct avec des actions de lutte contre la maladie : destruction des gîtes larvaires des moustiques, lutte contre les moustiques, prise en charge des cas de maladie, sensibilisation des individus et des familles pour l’achat, l’utilisation correcte de la moustiquaire imprégnée d’insecticides, sensibilisation sur la bonne utilisation des médicaments courants et efficaces contre les accès palustres, etc.

Les discours ainsi produits sont déclinées sur des supports sous forme d’éléments normatifs (textes administratifs, juridiques et rapports divers) organisant la lutte contre la pathologie sur l’ensemble du territoire national ou en rendant compte. A titre d’illustration, les éléments de ces discours sont des documents de politique de lutte contre le paludisme, des décrets et arrêtés divers organisant le système de santé pour une meilleure surveillance épidémiologique de la maladie, des arrêtés et décisions prescrivant tel ou tel protocole thérapeutique pour la bonne prise en charge des accès palustres, etc. Les éléments peuvent aussi être consignés sur des supports de communication pour la sensibilisation des communautés ou alors être utilisés par les personnes spécialisées dans la communication sur la pathologie. De ce qui précède, nous retenons que la production des discours sur le paludisme est principalement le fait des structures spécialisées dans le pays. Celles-ci travaillent avec d’autres acteurs chargés de leur apporter un appui technique et financier dans l’élaboration et la vulgarisation des éléments sur la maladie au niveau des populations. Au nombre de ces structures, il y a des institutions internationales.

Notes
46.

Faire Reculer le Paludisme.