6. Medias

Enfin, il importe de signaler que les journaux, les radios et les télévisions du pays servent régulièrement de tribune de discours tant des experts de la lutte contre le paludisme que des journalistes et de la population en général sur la maladie. Des spots publicitaires et des microprogrammes sont ainsi diffusés sur les antennes de plusieurs stations nationales de radio et de télévision pour amener les populations à mettre en pratique des méthodes éprouvées de prévention du paludisme. Il s’agit le plus souvent de la vulgarisation des méthodes de prévention primaire de la maladie (bonne utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide par les enfants et les femmes enceintes, recours aux formations sanitaires dès les premiers symptômes du paludisme, etc.). Des travailleurs sociaux y font des analyses sur le paludisme et les journalistes y font parler des personnes dont le discours est particulièrement intéressant pour la lutte contre le paludisme. A titre d’illustration, Dr Manuel Pattaroya a accordé une interview à la presse lors de sa visite au Cameroun. Au centre de cet entretien, le vaccin antipaludique de son invention. En voici quelques extraits publiés dans Cameroon Tribune du 6 avril 2000 en page 7 :

‘« CT : En 1986, vous produisez votre premier vaccin71. Peu après, les Occidentaux le déclarent efficace seulement à 30 %, suite à des tests qu’ils auraient effectués. Vous êtes-vous senti frustré ?
Dr Pattaroya : Oh non ! C’était un bon début. D’autres chercheurs en ont mis sur pied avec moins de 30 % d’efficacité, je me suis senti très encouragé.
CT : Mais, vous avez augmenté considérablement l’efficacité de ce vaccin
Dr Pattaroya : En effet, après les critiques de mes premières conclusions, j’ai tout recommencé au début. Mon but était d’atteindre au moins les 60 % ; aujourd’hui c’est fait, puisque je me prévaux d’un taux d’efficacité de 70 %.
CT : Que ferez-vous des gains générés par votre vaccin ?
Dr Pattaroya : Tous les pays qui en auront besoin dans le monde le recevront gratuitement
CT : Pourquoi ? Etes-vous fou ?
Dr Pattaroya : Oui, peut-être. Mais, ni les habitants de mon pays, ni mon gouvernement, ni moi-même ne sommes intéressés par l’argent. Jamais je ne commercialiserai un vaccin destiné à aider l’humanité, surtout quand ces populations sont si nécessiteuses. J’ai offert mon brevet d’invention à l’OMS qui se chargera de mettre le vaccin à la disposition des populations ». ’
Notes
71.

Le SPP6 ou «Columbia falciparum vaccine ».