D - Autres discours sur le paludisme au Cameroun

Pendant cette période, le paludisme a été assez souvent le sujet de discussion entre plusieurs acteurs sociaux. Du fait de la menace que la maladie constitue pour l’homme, le paludisme est un élément du vécu quotidien des individus. Les échanges discursifs impliquant ce sujet collent souvent à l’actualité conjoncturelle. Par exemple, à la fin de la décennie 1980, la transmission concomitante du paludisme et du SIDA a été au menu de discussions entre experts et entre individus sans expertise. Le paludisme a meublé beaucoup d’autres échanges de moindre importance au sein du milieu social camerounais.

Les discours dont nous venons d’examiner l’énonciation ont trait à la médecine conventionnelle moderne. La médecine traditionnelle pendant cette période souffre aussi d’un problème d’organisation. Encore englués dans les méandres culturels, les discours sur le paludisme relevant de la médecine traditionnelle restent essentiellement tributaire des pratiques qui varient d’une région du pays à l’autre. Au total donc, avant 1992, les discours sur le paludisme sont ceux de la perte d’espoir de débarrasser la planète de cette maladie contrairement aux projections antérieures de l’OMS. Ces discours ont aussi été marqués par la fin des campagnes de chimioprophylaxie de masse, l’apparition des résistances à la chloroquine, l’organisation progressive du système de santé pour assurer la prévention individuelle des accès palustres dans un contexte de crise économique commandant que l’appui des pouvoirs publics à la prévention de la maladie soit suppléé par ceux d’autres partenaires et de la population. Quelle est l’évolution du discours sur cette pathologie après 1992 ?