2. Les représentations sociales du paludisme dans la zone de transition, à transmission continue, avec des recrudescences saisonnières.
Les informations recueillies permettent d’individualiser les rubriques suivantes des représentations du paludisme : Maladie, traitement, prévention, argent, voyance et traitement traditionnel. Les explications données par ces informateurs apparaissent comme suit :
- Maladie
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- Menace pratiquement tout le monde tout au long de l’année ; maladie violente, négligée mais dangereuse et mortelle, intense sudation, grelottement, moustique avec ventre plein de sang ;
- Maladie qui ne finit jamais, mais on peut la calmer avec des médicaments
- Recours aux guérisseurs traditionnels ;
- Les enfants vaccinés peuvent ne pas attraper le paludisme
- Traitement
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- Coûte cher alors que c’est la maladie la plus répandue ;
- Les malades font beaucoup recours à l’automédication ;
- Les vendeurs ambulants de médicaments proposent beaucoup d’antipaludéens qui soulagent les gens ;
- On est mieux soigné avec les perfusions ;
- Les médicaments de la rue
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aident parce qu’ils sont bon marché pour les populations, mais ils sont dangereux ;
- Le baume chinois protège des piqûres des moustiques.
- Prévention
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- Pas assez de moustiquaires au centre de santé et sur le marché, discrimination dans la distribution des moustiquaires aux femmes enceintes ;
- Hygiène et mesures d’assainissement de l’environnement ;
- On ne peut pas éliminer tous les moustiques de l’environnement ;
- Il faut éviter de marcher sous la pluie si l’on ne veut pas attraper le paludisme ;
- Continuer de distribuer les comprimés à l’école comme au bon vieux temps ;
- Refus des laboratoires d’investir dans le vaccin contre cette maladie.
- Argent
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- Affaire de « gros sous », détournement des fonds, forte implication des bailleurs des fonds dans la lutte mais l’appui n’atteint pas les pauvres ;
- Le paludisme est une vache à lait qui permet d’avoir des voitures flambant neuf alors même que les méthodes de lutte ne sont pas efficace ;
- Les médicaments et les frais d’hospitalisation sont très chers ;
- Projets mafieux : pas de transparence dans la gestion des fonds ;
- Pauvreté : la majorité des gens au Cameroun n’ont pas les moyens de lutter contre le paludisme.
- Voyance et traitement traditionnel
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- Potions herbes-écorces ;
- Le paludisme n’est pas une maladie bénigne, il ne faut pas la négliger, il faut voir un guérisseur traditionnel si elle persiste.