II - Discours, prévention secondaire et prévention tertiaire du paludisme

L’on aurait pu parler simplement de la prévention du paludisme sans se soucier d’une quelconque gradation dans celle-ci (en termes de prévention primaire, secondaire ou tertiaire). Mais, l’homme et le paludisme sont dans des rapports complexes. En effet, la contraction de la maladie par un individu n’intervient pas une fois pour toute124 ; l’homme qui fait un accès palustre peut totalement recouvrer sa santé si sa prise en charge permet de maintenir la maladie au stade de paludisme simple. De même, un épisode de la maladie n’immunise pas l’individu des épisodes subséquents ; en effet, dans la zone tropicale, un individu fait annuellement plusieurs épisodes de paludisme. Par contre, si rien n’est fait, ou si la prise en charge n’est pas adéquate, le stade de paludisme grave peut être atteint, et dépassé éventuellement, entraînant la mort. Alors que la prévention primaire (et souvent la prévention secondaire) se fait généralement en dehors des formations sanitaires, la prévention tertiaire du paludisme est assurée uniquement en milieu hospitalier. Si la prévention primaire fait rarement appel à l’utilisation de médicaments125, les autres types de prévention en font intervenir nécessairement.

Les discours sur ces types de prévention de la maladie dans la presse camerounaise ont, comme on peut s’en douter, traité de cette problématique, à l’intention du grand public. Ils se sont attardés sur les tribulations des acteurs sociaux pour maîtriser les accès palustres en utilisant des médicaments et sur les résistances qui surviennent nécessairement, dans un environnement où pour différentes raisons, des individus peuvent être amenés à ne pas respecter scrupuleusement les conditions du bon fonctionnement des médicaments antipaludiques.

Notes
124.

A la différence du Sida par exemple, le paludisme est curable.

125.

Sauf dans le cas de la prévention du paludisme chez la femme enceinte, notamment avec le traitement préventif intermittent (TPI).