1. Des pratiques de contre promotion de la prévention du paludisme

Les discours sur la prévention du paludisme au Cameroun laissent souvent voir des agissements des acteurs de la lutte soulevant quelques interrogations sur les vrais mobiles de leur participation à la lutte.

Les moustiquaires imprégnées d’insecticides sont présentées comme le dispositif idéal de protection contre les piqûres des moustiques, mais certains acteurs font la promotion de marques de moustiquaire. A côté de la moustiquaire simple, on trouve dans le commerce la Super moustiquaire ou la moustiquaire à longue durée dont les ventes sont favorisées par un grand renfort de publicité.Il en est de même de beaucoup d’autres produits de lutte contre les moustiques que sont les serpentins, les bombes fumigènes, etc. La promotion de ces produits alternatifs de lutte contre les moustiques est de nature à ne pas encourager l’utilisation de la moustiquaire, pourtant somme toute gratuite ou bon marché.

Au niveau des populations, la bonne mise en pratique des méthodes de prévention primaire de la maladie font souvent face aux problèmes d’accessibilité à ce dispositif ou à l’aptitude à bien l’utiliser. Ainsi, on a beau parler de l’acquisition gratuite de la moustiquaire imprégnée d’insecticide dans les centres de consultations prénatales, il y a des femmes enceintes qui se plaignent de n’en avoir pas reçu lorsqu’elles y sont allées. Les femmes enceintes et les enfants disposant des moustiquaires imprégnées ne les utilisent pas toujours ou le font mal. En effet, certaines femmes enceintes, surtout en zones rurales, ne peuvent pas mettre la moustiquaire comme recommandé parce que ne disposant que de lit de fortune. Certaines d’entre elles dorment souvent à même le sol ou dans des veillées de deuil, à la merci des moustiques. La moustiquaire imprégnée est donc, comme on le voit, un dispositif de prévention du paludisme dont l’utilisation n’est pas forcément sans problème. Qu’en est-il des antipaludéens au Cameroun.