3.2.3 Les étudiants de troisième année sans stage en CHRS

La population est composée de 88 sujets dont 14 sont des hommes et 74 sont des femmes. Un peu plus de la moitié des étudiants de ce groupe sont en formation d’éducateurs spécialisés (47 sujets) et l’autre moitié (41 sujets) en formation d’assistante du service social. L’ensemble de la population a évoqué 605 mots ou expressions, ce qui correspond à une moyenne de 6,88 mots ou expressions par sujet. Comme précédemment, la fréquence moyenne et le rang moyen d’importance ont été calculé (valeur de 5,2 et 4,22 respectivement). Le coefficient de corrélation entre le rang moyen d’importance et le rang moyen d’apparition est de r=0,37207

Le Tableau 17 correspond à la liste des mots les plus évoqués par les étudiants de troisième année n’ayant jamais réalisé de stage en CHRS.

Tableau 17 : Liste des mots les plus exprimés par les étudiants de 3eme année
Table de fréquences : Var7 (Etudiants 3 année Sans stage)
Effectifs %
urgence 16 2,644628
précarité 16 2,644628
projet 12 1,983471
isolement 10 1,652893
sans_logement 7 1,157025
sexe 7 1,157025
pas_de_logement 6 0,991736
âge 6 0,991736
exclusion 6 0,991736
pauvreté 6 0,991736
sans_domicile 5 0,826446
besoin_d’aide 5 0,826446
difficultés_sociales 5 0,826446
demande_d’aide 5 0,826446
état_de_santé 5 0,826446
absence_de_logement 4 0,661157
SDF 4 0,661157
situation_familiale 4 0,661157
personne_isolée 4 0,661157
solitude 4 0,661157
chômage 4 0,661157
projet_d’insertion 4 0,661157
insertion 4 0,661157
ne_pas_avoir_de_logement 3 0,495868
sans_ressources 3 0,495868
situation_précaire 3 0,495868
adhésion 3 0,495868
avoir_un_projet 3 0,495868
projet_de_vie 3 0,495868

Nous observons que ce sont les mots urgence, précarité, projet, isolement, sans logement qui sont les plus exprimés par les étudiants de troisième année. Le mot errance n’est exprimé que deux fois, soit 0,33% des évocations, alors que c’est le premier mot exprimé par les étudiants de première année avec une représentation de 3,69%. Les mots Sexe Age sont très exprimés par ce groupe, alors qu’ils ne l’étaient pas pour les étudiants de première année. Le mot sans logement est toujours aussi présent que dans les autres études. Les mots ou expression correspondant à la demande d’aide commencent à être énoncés, alors qu’ils étaient inexistants chez les étudiants de première année.

Comme précédemment, certains mots ou expressions ont été regroupés dans des catégories de signification. 452 mots ou expressions ont pu être répartis dans 19 catégories différentes. La catégorie « Autonomie » n’a pu être intégré dans l’analyse du fait qu’il n’y avait aucun mot ou expression correspondant à cette catégorie. Les 153 mots ou expressions non utilisés ont été rassemblés dans une catégorie « Autre », parce que leur faible fréquence ne permettait pas de constituer une catégorie à part entière et que leur proximité avec les catégories constituées n’était pas très nette. Les calculs ont été faits à l’aide du Tableau 18 puis mis en forme dans le Tableau 19.

Tableau 18 : Tableau résumant les résultats obtenus pour les étudiants de 3eme année
Tableau 19 : Noyau central et éléments périphériques Etudiants 3eme année

Le noyau central est composé des cinq éléments suivants : « Sans logement », « Isolement/Exclusion »,  « Pauvreté économique », « Motivation, désir, volonté » et « Précarité ». Les éléments « Sans logement », « Isolement/Exclusion » regroupent chacun près de 12% du total des mots évoqués et obtiennent un rang moyen d’importance fort avec 2,22 et 3,48 respectivement. Les catégories de signification « Pauvreté », « Motivation, désir, volonté », obtiennent une fréquence moins importante avec 7,5 et 6,4 respectivement. Avec une fréquence de 5,5% et son rang d’importance de 3,44, la catégorie « Précarité » se situe à proximité des éléments contrastés. La catégorie « Motivation, désir, volonté », avec un rang moyen d’importance de 4,0 est assez proche de la première périphérie. Il est donc possible d’affirmer que les catégories « Sans logement », « Isolements/Exclusion »et « Pauvreté économique » sont au cœur du noyau central de la représentation de l’ensemble des étudiants de troisième année.

La première périphérie est composée des deux éléments suivants : « Caractéristiques sociales » et « Projet ». Les mots ou expressions attachés à la catégorie « Caractéristiques sociales » obtient une fréquence de 9,5 un rang moyen d’importance de 4,44 ce qui signifie qu’elle est assez proche du noyau central.

La deuxième périphérie est composée des cinq éléments suivants : « Besoin d’accompagnement ou d’aide », « Addiction, alcool », « Accepter, adhérer et respecter les règles », « Sans emploi », « Troubles psychiques ». Les « troubles psychiques » et l’« Addiction alcool» ont une connotation négative avec un indice de polarité de - 0.33 et -0.62 respectivement. Les éléments « Besoin d’accompagnement ou d’aide » et « Addiction et alcool » sont par leur fréquence de 4,6% assez proches de la première périphérie.

La case des éléments contrastés est composée de six catégories de signification. On y trouve les catégories : « Urgence », « Difficultés et problèmes sociaux », « Victime de violence », , « Demander de l’aide », « Violence » « Rupture familiale ou sociale » et « errance ».

Comme précédemment, il a été opéré pour chaque élément qui compose la représentation sociale, une comparaison entre les rangs moyens d’importance et les rangs moyens d’apparition. Pour cela un test t de Student a été appliqué aux données. Sur les 19 catégories de signification, les 3 suivantes mettent en évidence une différence entre les rangs moyens d’apparition et les rangs moyens d’importance : « Addiction Alcool » (Test t= -2,3974, dl=20 ; p<.05) ; « Projet » (Test t= -2,697 ; dl=29 ; p< .01) et « Victime de violence » (Test t= 2,6181 ; dl=17 ; p< .05). Dans les deux premiers cas, les étudiants ont eu tendance à donner une valeur plus faible au rang d’importance que ne laissait paraître le rang d’apparition, alors qu’ils ont agi à l’inverse avec les mots ou expressions de la catégorie « Victime de violence ». Les tableaux des résultats sont en annexe.

Les catégories de signification « Sans logement » et « Isolement exclusion » sont bien au centre des critères d’admission en CHRS. Les mots qui évoquent l’« Errance » qui était très présents chez les étudiants de première année s’effacent du noyau central pour rejoindre la case des éléments contrastés. Ceci signifie qu’en troisième année, seul un petit groupe continue à exprimer ce mot et pense que c’est un critère important. La catégorie « Caractéristiques sociales » est très importante pour ce groupe car elle se situe dans le premier périphérique et est très proche du noyau central. Le critère « projet » prend lui aussi une place importante dans les critères d’admission. Les polarités de l’« Addiction, alcool » et « Troubles psychiques » sont négatives, alors qu’elles étaient positives chez les premières années. Le critère « Besoin d’accompagnement ou d’aide » est très proche du premier périphérique.

L’évolution est donc considérable entre les étudiants de première et de troisième année et nous remarquons un rapprochement important entre les étudiants de troisième année et les professionnels de CHRS. Pourtant, aucun étudiant de troisième année n’avait travaillé ou effectué de stage dans le secteur de l’insertion par le logement. Ceci permet de penser que la formation théorique dispensée dans les centres de formation et l’expérience des stages dans les autres secteurs du social (Handicap, protection de l’enfance, centre médico-sociaux départementaux) ont eu un effet sur les représentations sociales des critères d’admission en CHRS.

Regardons maintenant les résultats obtenus avec des étudiants de troisième année qui ont fait un stage en CHRS.