3.1.3 Etude des interactions

L’analyse de la variance (Tableau 64) indique deux interactions significatives : Alcoolisation x Motivation [F(4,288)=2,95 ; p<.05]  et Alcoolisation x Motivation x Logement [F(8,576)=2,65 ; p<.01]. La première interaction Alcoolisation x Motivation sera étudiée à partir de la Figure 28, du Tableau 65 et du Tableau 66.

Figure 28 : Graphique représentant l’interaction Alcoolisation x Motivation

La Figure 28 est la représentation graphique de cette interaction avec en abscisse le facteur motivation et en ligne le facteur Alcoolisation du demandeur. Les trois courbes semblent pratiquement parallèles mais laissent paraître que les écarts entre le deuxième et le troisième degré sont plus importants qu’entre le premier et le deuxième degré. Les moyennes présentées dans le Tableau 65 confirment cette impression. Les résultats montrent que le personnage fictif décrit comme pas alcoolisé et qui est très motivé est celui qui obtient la moyenne la plus élevée (158,34mm) et le personnage fictif qui obtient la cotation moyenne la plus faible est décrit comme un individu alcoolisé et qui n’est pas motivé (61,62mm). Le test de Duncan appliqué à ces données montre que tous les écarts entre les personnages fictifs sont significatifs.

Tableau 65 : Résultats de l’interaction Alcoolisation x Motivation
Alcoolisation x Motivation;
Effet courant : F(4, 288)=2,9451, p=,02071
Alcoolisation Motivation Moyenne en mm
Est alcoolisé N’est pas motivé 61,62
Est moyennement motivé 92,51
Est très motivé 136,50
Semble alcoolisé N’est pas motivé 68,83
Est moyennement motivé 98,75
Est très motivé 140,95
N’est pas alcoolisé N’est pas motivé 77,64
Est moyennement motivé 113,76
Est très motivé 158,34
Tableau 66 : Test de Duncan interaction Alcoolisation x Motivation (73 sujets)
Test Duncan ; variable VD_1 (Feuille 73 moyenne)
Probabilités Approximatives des Tests Post Hoc
Erreur : MC Intra = 394,70, dl = 288,00
Alcoolisation Motivation {1}
61,62
{2}
92,51
{3}
136,50
{4}
68,83
{5}
98,75
{6}
140,95
{7}
77,64
{8}
113,76
{9}
158,34
1 Est alcoolisé Pas motivé   0,0000 0,0000 0,0002 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
2 Est alcoolisé Moy. motivé 0,0000   0,0000 0,0000 0,0010 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
3 Est alcoolisé Très motivé 0,0000 0,0000   0,0000 0,0000 0,0189 0,0000 0,0000 0,0000
4 Semble alcoolisé Pas motivé 0,0002 0,0000 0,0000   0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
5 Semble alcoolisé Moy. motivé 0,0000 0,0010 0,0000 0,0000   0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
6 Semble alcoolisé Très motivé 0,0000 0,0000 0,0189 0,0000 0,0000   0,0000 0,0000 0,0000
7 Pas alcoolisé Pas motivé 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000   0,0000 0,0000
8 Pas alcoolisé Moy. motivé 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000   0,0000
9 Pas alcoolisé Très motivé 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000  

Etudions l’interaction à trois facteurs. Les résultats des moyennes se trouvent dans le Tableau 62. Le test de Duncan (voir Erreur : source de la référence non trouvée) appliqué à ces données montre que les deux personnages fictifs décrits comme Alcoolisé, non motivé, logé chez un tiers ou logé en stabilisation (59,92 et 58,60) sont ceux qui, à égalité, ont obtenu la cotation la plus défavorable pour être accueillis en CHRS d’insertion. Les deux personnages qui, à égalité, ont obtenu la meilleure cotation sont décrits comme « Non alcoolisés » le jour de l’entretien, perçus comme « très motivés » et « hébergés en stabilisation » ou « vivant à la rue » (161,26mm et 162,74mm).

La Figure 29 montre clairement que les 9 personnages fictifs perçus comme très motivés (M3) sont ceux qui obtiennent les moyennes les plus élevées et que les 9 personnages perçus comme moyennement motivés (M2) obtiennent des moyennes supérieures à ceux qui sont perçus comme pas motivés (M1). Le test de Duncan appliqué à ces données confirme ces observations (p<.001). Nous pouvons donc affirmer que la motivation est l’information principale sur laquelle se sont appuyés les travailleurs sociaux de notre échantillon pour évaluer la nécessité d’une admission en CHRS d’insertion.

Figure 29 : Graphique représentant l’interaction à trois facteurs AxMxL

Nous observons pratiquement ce même phénomène avec le facteur alcoolisation (A). Le test de Duncan nous montre qu’avec le même niveau de motivation, les 3 personnages fictifs perçus comme non alcoolisés (A3) sont mieux cotés pour intégrer un CHRS d’insertion que tous les autres. Que les 3 personnages fictifs qui semblent alcoolisées (A2) sont mieux cotés que ceux qui sont alcoolisés (A1). La seule exception à cette règle se trouve avec le personnage moyennement motivé et qui est logé en CHRS de stabilisation (L2). Dans ce cas, qu’il soit réellement alcoolisé ou qu’il semble alcoolisé, ne permet pas de faire la différence lors du choix.

La Figure 30 permet de voir que le type d’hébergement de la personne n’est pas systématiquement pris en considération de la même manière en fonction de la motivation et de l’alcoolisation perçue. Nous observons que si une personne n’est pas alcoolisée (A3), les personnages qui vivent à la rue (L3) ou qui sont en CHRS de stabilisation (L2) obtiennent selon leur degré de motivation la même cotation. Par contre si la personne semble alcoolisée (A2) et n’est pas motivée (M1), le type d’hébergement ne permet pas de faire la différence entre les trois personnages (Test de Duncan non significatif). Nous retrouvons ce même phénomène avec la personne qui semble alcoolisée (A2) et qui est très motivée (M3). Par contre si elle est moyennement motivée (M2), c’est la personne qui vit à la rue qui aura la priorité sur les deux autres (test de Duncan avec p<.0001). Pour finir en cas d’alcoolisation (A1) et d’une motivation forte c’est la personne qui vit à la rue qui est prioritaire. Nous retrouvons ce même phénomène dans la catégorie des personnes non motivées (M1) et qui sont alcoolisée (A1). Par contre si la personne est moyennement motivée et qu’elle est alcoolisé (A1), c’est la personne qui est hébergée en stabilisation qui obtient une cotation plus élevée que les deux autres.

Figure 30 : Graphique représentant l’interaction à trois facteurs associée au facteur alcoolisation
Tableau 67 : Test de Duncan pour le plan A x M x L (73 sujets)
Tableau 67 : Test de Duncan pour le plan A x M x L (73 sujets)