3.2.1 Résultats croisés

Dans un premier temps nous avons lancé une MANOVA pour le plan orthogonal complet. Malheureusement, cette opération n’est pas possible du fait qu’il est impossible de croiser certaines variables comme par exemple l’activité du travailleur social et l’expérience en CHRS, mais encore la formation et l’expérience en CHRS. Nous avons constaté que seule la variable « Sexe du TS » peut se croiser avec toutes les autres. Nous avons donc réalisé une MANOVA en croisant toutes les VI avec la VI « sexe du TS » et avons obtenu six interactions significatives : « Sexe du TS » x « Formation du TS » x Alcoolisation [F(2,138)=3,30 ; p<.05] ; « Sexe du TS » x « Activité TS » x Motivation [F(4,134)=4,54 ; p<.002 ] ; « Sexe du TS » x « Expérience social » x Motivation [F(4,134)=3,22 ; p<.02] ; « Sexe du TS » x « Expérience social » x Alcoolisation x Logement x Motivation [F(16,536)=1,77 ; p<.05] ; « Sexe du TS » x « Expérience CHRS » x Motivation [F(4,134)=2,72 ; p<.05] ; « Sexe du TS » x « Expérience CHRS » x Alcoolisation x Logement x Motivation [F(16,536)=2,06 ; p<.001] 

Etudions la première interaction « Sexe du TS » x « Formation du TS » x Alcoolisation [F(2,138)=3,30 ; p<.05] à l’aide de la Figure 31 et du Tableau 70. La moyenne générale des cotations est de 97,10mm

Figure 31 : Graphique de l’interaction Sexe du TS x Formation du TS x Alcoolisation
Tableau 70 : Résultats de l’interaction Sexe du TS x Formation du TS x Alcoolisation
A*"Var2"*"Var3"
Effet courant : F(2, 138)=3,3000, p=,03981
VI « Sexe du TS » VI « Formation du TS » Alcoolisation Moyennes Effectifs
1 Sexe_01 Form_01 Est alcoolisé 94,02 10
2 Sexe_01 Form_01 Semble alcoolisé 95,80 10
3 Sexe_01 Form_01 N’est pas alcoolisé 110,87 10
4 Sexe_01 Form_02 Est alcoolisé 118,86 7
5 Sexe_01 Form_02 Semble alcoolisé 123,71 7
6 Sexe_01 Form_02 N’est pas alcoolisé 131,65 7
7 Sexe_02 Form_01 Est alcoolisé 97,22 48
8 Sexe_02 Form_01 Semble alcoolisé 102,27 48
9 Sexe_02 Form_01 N’est pas alcoolisé 114,88 48
10 Sexe_02 Form_02 Est alcoolisé 79,15 8
11 Sexe_02 Form_02 Semble alcoolisé 96,82 8
12 Sexe_02 Form_02 N’est pas alcoolisé 120,78 8

La figure et le tableau ci-dessus permettent de voir que les personnages fictifs présentés comme non alcoolisés sont ceux qui, quels que soient le sexe du TS et la formation du TS obtiennent la meilleure moyenne (Test de Duncan p<.01]. Nous observons que les Educateurs spécialisés homme ou femme ont tendance à évaluer de manière identique l’information sur l’alcoolisation du demandeur. Par contre ceci est moins vrai pour les autres. Ainsi, alors que les hommes qui ont une autre formation qu’éducateur spécialisé ont tendance à donner autant d’importance à l’information Alcoolisation que les éducateurs spécialisés (Ecart de 12,79mm et 16, 82 mm), les femmes qui ne sont pas éducatrices spécialisées ont tendance à dévaloriser le demandeur alcoolisé (Ecart de 41,63mm). Compte tenu de la disparité des formations des professionnels dans la catégorie « Autre », il est important de rester prudents sur cette interprétation. Nous pouvons seulement affirmer que les travailleurs sociaux qui ont une formation initiale d’éducateur spécialisé accordent la même importance au facteur Alcoolisation, et ceci quel que soit leur sexe.

Regardons maintenant l’interaction « Sexe du TS » x « Activité TS » x Motivation avec [F(4,134)=4,54 ; p<.002] à l’aide de la Figure 32 et du Tableau 71.

Figure 32: Graphique représentant l’interaction « Sexe du TS » x « Activité » x Motivation
Tableau 71 : Résultats de l’interaction « Sexe du TS » x « Activité TS » x Motivation
M*"Var2"*"Var4";
Effet courant : F(4, 134)=4,5378, p=,00181
VI “Sexe du TS” VI  « Activité » Motivation Moyennes Effectif
1 Homme Etudiants N’est pas motivé 47,14 7
2 Homme Etudiants Est moyennement motivé 103,33 7
3 Homme Etudiants Est très motivé 157,67 7
4 Homme Prof. CHRS I N’est pas motivé 51,87 5
5 Homme Prof. CHRS I Est moyennement motivé 94,96 5
6 Homme Prof. CHRS I Est très motivé 145,77 5
7 Homme Prof. CHRS U N’est pas motivé 117,81 5
8 Homme Prof. CHRS U Est moyennement motivé 130,97 5
9 Homme Prof. CHRS U Est très motivé 152,52 5
10 Femme Etudiants N’est pas motivé 71,29 39
11 Femme Etudiants Est moyennement motivé 100,89 39
12 Femme Etudiants Est très motivé 142,04 39
13 Femme Prof. CHRS I N’est pas motivé 64,77 6
14 Femme Prof. CHRS I Est moyennement motivé 97,62 6
15 Femme Prof. CHRS I Est très motivé 139,42 6
16 Femme Prof. CHRS U N’est pas motivé 65,13 11
17 Femme Prof. CHRS U Est moyennement motivé 95,35 11
18 Femme Prof. CHRS U Est très motivé 148,47 11

Les étudiants de sexe masculin sont ceux qui obtiennent l’écart le plus grand entre les informations « pas motivé » (47,4mm) et « est très motivé » (157,67mm) soit un écart entre ces deux valences de 110,27mm. Ceux qui obtiennent l’écart le plus faible sont les hommes qui travaillent en CHRS d’urgence (Ecart de 34,71mm). Nous observons un phénomène totalement différent chez les travailleurs sociaux femmes. En effet, l’écart entre les deux valences extrêmes attribué à la motivation est pour les femmes Etudiante de 70,75mm et de 83,34 mm pour les professionnelles qui travaillent en CHRS d’urgence. En ce qui concerne les professionnels qui travaillent en CHRS d’insertion, nous obtenons un écart de 93,9mm pour les hommes et de 74,65mm pour les femmes. Nous pouvons donc penser que les hommes étudiants et les professionnels (CHRS I) portent plus d’importance à la motivation que les femmes des mêmes catégories d’activité. Par contre nous observons un phénomène totalement différent pour les professionnels qui travaillent en CHRS d’urgence. Dans ce cas les femmes de notre échantillon donnent plus d’importance à l’information « Motivation » que les hommes.

Etudions l’interaction  « Sexe du TS » x « Expérience dans le social » x Motivation [F(4,134)=3,22 ; p<.02] à l’aide de la Figure 33 et du Tableau 72 :

Tableau 72 : Résultats de l’interaction « Sexe du TS » x « Expérience dans le social » x Motivation
M*"Var2"*"Var5";
Effet courant : F(4, 134)=3,2238, p=,01460
VI “Sexe du TS” VI  « Expérience » Facteur
Motivation
Moyennes Effectif
1 Homme Etud. 1ere année N’est pas motivé 33,36 4
2 Homme Etud. 1ere année Est moyennement motivé 103,11 4
3 Homme Etud. 1ere année Est très motivé 172,14 4
4 Homme Etud. 3eme année N’est pas motivé 65,52 3
5 Homme Etud. 3eme année Est moyennement motivé 103,61 3
6 Homme Etud. 3eme année Est très motivé 138,37 3
7 Homme Professionnels N’est pas motivé 84,84 10
8 Homme Professionnels Est moyennement motivé 112,96 10
9 Homme Professionnels Est très motivé 149,14 10
10 Femme Etud. 1ere année N’est pas motivé 56,46 19
11 Femme Etud. 1ere année Est moyennement motivé 88,11 19
12 Femme Etud. 1ere année Est très motivé 136,18 19
13 Femme Etud. 3eme année N’est pas motivé 85,37 20
14 Femme Etud. 3eme année Est moyennement motivé 113,04 20
15 Femme Etud. 3eme année Est très motivé 147,60 20
16 Femme Professionnels N’est pas motivé 65,00 17
17 Femme Professionnels Est moyennement motivé 96,15 17
18 Femme Professionnels Est très motivé 145,28 17
Figure 33 : Graphique représentant l’interaction « Sexe du TS » x « Expérience » x Motivation

Nous observons que pour nos deux Variables Indépendantes, les personnes fictives décrites comme « Très motivée » sont celles qui obtiennent les cotations moyennes les plus élevées et celles décrites comme « Pas motivé » obtiennent les cotations les plus faibles. Pour le facteur « Motivation » nous observons que ce sont les étudiants de 1ere année de sexe masculin qui donnent l’amplitude la plus élevée avec 138,78mm. Nous resterons très prudents car notre effectif n’est composé que de 4 sujets.

Compte tenu du nombre important de variables et des difficultés d’interprétation que cela engendre, nous ne traiterons pas les interactions « Sexe du TS » x « Expérience dans le social » x Alcoolisation x Logement x Motivation avec [F(16,536)=1,77 ; p<.05]  et « Sexe du TS » x « Expérience CHRS » x Alcoolisation x Logement x Motivation avec [F(16,536)=2,06 ; p<.001]. Nous ne détaillerons pas non plus l’interaction  « Sexe du TS » x « Expérience CHRS » x Motivation avec [F(4,134)=2,72 ; p<.05] car notre échantillon ne nous permet pas de distinguer les étudiants hommes de première année des étudiants hommes sans expérience en CHRS. Par conséquent, nous obtenons sensiblement les mêmes résultats et le même graphique que précédemment.