3.2.3 Résultats par VI sur le plan Unifactoriel

Nous avons procédé ensuite à l’analyse des vignettes unifactorielles, c’est à dire des vignettes qui ne comportaient qu’une seule information sur le demandeur fictif. L’ANOVA nous montre quatre effets significatifs. « Sexe du TS »x « Activité du TS » x Motivation [F(4,134)=3,74 ; p<.01] ; « Formation du TS » x Alcoolisation [F(4,140)=2,52 p<.05] ; « Activité » x Alcoolisation [F(4,140)=2,52 ; p<.05] et « Sexe du TS » x Logement [F(2,142)=3,55 ; p<.05]. La Figure 36 est la représentation graphique de l’interaction « Sexe du TS » x  « Activité » x « Motivation » et le Tableau 76 présente les moyennes obtenues.

Figure 36 : Graphique représentant les résultats de l’interaction « Sexe du ts » x « « Activité » x « Motivation » (Plan unifactoriel)
Tableau 76 : Résultats obtenus pour l’interaction « Sexe du TS » x « Activité » x Motivation (Plan unifactoriel)
M*"Var2"*"Var4";
F(4, 134)=3,7426, p=,00641
Sexe du TS Activité Motivation Moyenne Effectif
1 Homme Etudiants N’est pas motivé 32,9286 7
2 Homme Etudiants Est moyennement motivé 95,7143 7
3 Homme Etudiants Est très motivé 155,8571 7
4 Homme Prof. CHRS I N’est pas motivé 50,5000 5
5 Homme Prof. CHRS I Est moyennement motivé 95,1000 5
6 Homme Prof. CHRS I Est très motivé 148,7000 5
7 Homme Prof. CHRS U N’est pas motivé 94,8000 5
8 Homme Prof. CHRS U Est moyennement motivé 112,9000 5
9 Homme Prof. CHRS U Est très motivé 119,7000 5
10 Femme Etudiants N’est pas motivé 60,3333 39
11 Femme Etudiants Est moyennement motivé 92,4231 39
12 Femme Etudiants Est très motivé 140,9744 39
13 Femme Prof. CHRS I N’est pas motivé 52,4167 6
14 Femme Prof. CHRS I Est moyennement motivé 108,7500 6
15 Femme Prof. CHRS I Est très motivé 141,3333 6
16 Femme Prof. CHRS U N’est pas motivé 44,9545 11
17 Femme Prof. CHRS U Est moyennement motivé 86,7727 11
18 Femme Prof. CHRS U Est très motivé 140,7273 11

Le Figure 36 montre clairement que sur le plan unifactoriel, ce sont les étudiants de sexe masculin de première année, qui donnent pour le facteur motivation du demandeur, la plus grande amplitude dans les cotations avec 32,93mm pour l’information « N’est pas motivé » et 155,86mm pour l’information « Est très motivé » soit une différence de 122,93mm. A l’opposé nous trouvons les professionnels hommes qui travaillent en CHRS d’urgence. Ces derniers offrent la plus faible amplitude dans les cotations avec 94,80mm pour l’information « N’est pas motivé » et 119,70 mm pour « Est très motivé » soit un écart de 24,90mm. Nous constatons une certaine similitude entre les professionnels hommes et femmes qui travaillent en CHRS d’insertion. Le test de Duncan appliqué à ces données nous montre que les écarts obtenus lors du jugement sur la motivation du demandeur par les travailleurs sociaux hommes, qui travaillent en CHRS d’urgence, ne sont pas significatifs.

Etudions l’interaction « Sexe du TS » x Logement [F(2,142)=3,55 ; p<.05 à l’aide de la Figure 37 et du Tableau 77.

Figure 37 : Graphique représentant les résultats pour l’interaction « Sexe du TS » x Logement (Plan unifactoriel)
Tableau 77 : Résultats pour l’interaction « Sexe du TS » x Logement (Plan unifactoriel)
« Sexe du TS » x Logement
Effet : F(2, 142)=3,5486, p=,03134
Sexe du TS Logement Moyenne en mm Effectif
1 Homme Héb. chez un tiers 107,5882 17
2 Homme Héb. CHRS stabilisation 131,7353 17
3 Homme Vit à la rue 109,3235 17
4 Femme Héb. chez un tiers 95,3304 56
5 Femme Héb. CHRS stabilisation 109,3214 56
6 Femme Vit à la rue 126,0536 56

Lorsque les travailleurs sociaux ne sont confrontés qu’à une seule information à la fois nous observons que les hommes inscrivent une cotation moyenne plus favorable aux personnes décrites comme étant hébergées en stabilisation, alors que les femmes cotent plus favorablement les personnes fictives qui vivent à la rue. Le test de Duncan appliqué à ces données confirme ces observations pour les travailleurs sociaux hommes. Pour les TS femme, les personnes décrites comme vivant à la rue ont l’avantage sur les personnes vivant chez un tiers, mais l’écart qui sépare la personne qui vit à la rue de la personne qui est hébergée en Stabilisation n’est pas significatif.

La Figure 38 et le Tableau 78 montrent les résultats obtenus pour l’interaction « Activité du TS » x Alcoolisation sur le plan unifactoriel

Figure 38 : Graphique représentant l’interaction « Activité du TS » x Alcoolisation (Plan unifactoriel)
Tableau 78 : Résultats de l’interaction « Activité du TS » x Alcoolisation (Plan unifactoriel)
« Activité du TS x Alcoolisation
Effet courant : F(4, 140)=2,5156, p=,04419
Activité Alcoolisation Moyenne
en mm
Effectif
1 Etudiants Est alcoolisé 81,0652 46
2 Etudiants Semble alcoolisé 89,3043 46
3 Etudiants N’est pas alcoolisé 108,7174 46
4 Prof. CHRS I Est alcoolisé 66,3636 11
5 Prof. CHRS I Semble alcoolisé 80,8636 11
6 Prof. CHRS I N’est pas alcoolisé 90,2727 11
7 Prof. CHRS U Est alcoolisé 103,5938 16
8 Prof. CHRS U Semble alcoolisé 115,3438 16
9 Prof. CHRS U N’est pas alcoolisé 102,2500 16

Lorsque les étudiants et les professionnels en CHRS d’insertion sont confrontés à la seule information sur l’alcoolisation, ils émettent des jugements plus favorables à l’égard des personnes fictives décrites comme non alcoolisées et des jugements moins favorables aux personnes décrites comme alcoolisées. Pour les professionnels qui travaillent en CHRS d’urgence ou de stabilisation, cette information sur l’alcoolisation semble moins importante. En effet, le test de Duncan nous montre que pour cette catégorie de professionnels, les écarts constatés entre les personnages fictifs « Est alcoolisé »/ « Semble alcoolisé »/ « N’est pas alcoolisé » ne sont pas significatifs. Pour les autres (Etudiants et professionnels en CHRS d’insertion), les écarts constatés entre les personnages fictifs « Est alcoolisé » et « N’est pas alcoolisé » sont significatifs avec p< .01 et .02 respectivement (Test de Duncan). Par contre les écarts entre les personnages décrits comme « Semble alcoolisé » et les autres ne sont pas significatifs (Test de Duncan).

L’interaction « Formation » x Alcoolisation ne sera pas traitée car celle-ci est biaisée par le fait que l’ensemble des étudiants de notre population est en formation d’éducateur spécialisé et que par conséquent seuls les professionnels possèdent des diplômes différents de celui d’Educateur spécialisé.

Compte tenu que nous ne pouvons pas croiser toutes nos variables indépendantes et que cela a pour conséquence une impossibilité par exemple de vérifier si le fait de faire un stage en CHRS peut jouer un rôle sur l’évolution du jugement de la nécessité d’aide, nous allons étudier séparément notre population et traiter indépendamment les étudiants puis les professionnels.