4.2. La Pologne

Les effigies de la Vierge connues sur les territoires de Bohême, de Hongrie et en Pologne semblent avoir la même provenance stylistique. Pourtant, Śnieżyńska-Stolot classe ces représentations en trois groupes : celles du type italo-byzantin, les tableaux italiens et ceux exécutés par des artistes locaux tchèques et polonais400.

Les ateliers de la Petite-Pologne auraient détenu une position importante, sinon dominante, dans la peinture gothique sur panneau, et tout particulièrement en ce qui concerne la confection des tableaux mariaux. Dans le sud du pays, sur les territoires de l’ancien diocèse de Cracovie et à ses alentours, Gadomski a noté une véritable profusion de représentations de la Vierge à l’Enfant 401. Répandues entre les années 1420 et 1520 environ, ces effigies inspirées du modèle italo-byzantin, mais impliquant des caractéristiques de la peinture locale, ont été désignées par lui comme du type cracovien402. Nous nous interrogeons donc sur les rapports qui auraient existé entre lesdites Madones cracoviennes etles tableaux-reliquaires mariaux. Peut-on effectivement parler de l’originalité de ces créations polonaises dans l’art européen médiéval ?

Notes
400.

ŚNIEŻYŃSKA-STOLOT 1984, p. 15.

401.

GADOMSKI 1986, 1988, 1995 (a), 1998.

402.

Idem 1998, p. 217 ss.