3. La théorie des images dans l’Église latine

Les ecclésiastiques d’Occident rejetaient l’élément spirituel attribué à l’icône et insistaient sur la fonction didactique des images. L’adoration de celles-ci fut rigoureusement contestée, car elle était comprise comme une idolâtrie752. De ce fait, la présence même de l’image fut longtemps un sujet de discussion dans l’Église latine ; la théorie générale initiée par saint Augustin753 n’ayant été formalisée que tardivement754. Et jusqu’au milieu du XIIe siècle, c’est la définition simplifiée, énoncée à la haute époque médiévale par le pape Grégoire le Grand, qui resta en vigueur755. De son point de vue, qu’il exposa dans une lettre à Serenus, l’image était l’écriture des illettrés 756 . Ainsi durant des siècles, dès qu’il s’agissait de la légitimité des représentations du Christ, de la Vierge et des saints dans le rituel, on se référait à l’autorité de saint Grégoire. En 1025, le concile d’Arras, reprit le texte de la lettre à Serenus et formula une sentence selon laquelle Illiterati, quod per scripturam non possunt intueri, haec per quaedam picturae lineamenta contemplantur 757 .

Néanmoins un certain élément anagogique, présent déjà dans la définition grégorienne, ne connut son véritable essor, souligne Jérôme Baschet, que dans la théologie de l’image établie en Occident entre le XIIe et le XIIIe siècle758. L’introduction des images dans l’Église était donc approuvée à condition qu’elles soient un instrument d’instruction des gens incultes759.Autrement dit, elles étaient considérées tout d’abord comme un moyen d’enseigner la religion. Mais comme l’a bien remarqué Johannes Tripps, le raisonnement de Grégoire le Grand ressort en première ligne des doctrines des Pères orientaux, de saint Basile et saint Grégoire de Nazianze760.

Selon Basile, l’image muette fait voir par l’imitation ce que le discours enseigne par l’écoute, et pour Grégoire de Nazianze une image au mur parle 761 .Enfin, Grégoire le Grand se serait prononcé sur le culte des images dans une autre lettre, vraisemblablement apocryphe, adressée à Secundinus762. Il aurait réaffirmé, son avis portant cette fois-ci sur les images dans la dévotion privée, que per visibilia invisibilia demonstramus 763. De fait la conclusion de ladite lettre, qu’il n’y a rien de mal à désirer montrer l’invisible par les moyens du visible, s’appuyait sur une formule néo-platoni-
cienne diffusée dans le monde oriental, dont la transposition rendrait la vénération des effigies, dites saintes, légitime également dans l’Église romaine764.

Freedberg démontre que la sentence de Grégoire s’inspire, en réalité, de la théorie anagogique présentée au préalable par le Pseudo-Denys765 ; de sorte qu’elle définit parfaitement le statut fonctionnel et l’utilité de l’image-objet au service des pratiques dévotionnelles des Occidentaux. Au demeurant, trois fonctions principales furent attribuées aux peintures religieuses. A partir de leur rôle instructif, énoncé notamment par Grégoire, on réalise leur mémorisation, car apprendre c’est aussi se remémorer certaines données transmises par les images. De plus, l’image pieuse peut émouvoir l’esprit, l’inciter à la contemplation et à l’adoration du divin. En effet, cette triade prenant appui sur apprendre, remémorer et émouvoir constitue, ce qu’a remarqué Baschet, une définition normative de l’image à l’époque médiévale766.

Il convient cependant de signaler qu’il existait une autre argumentation au sujet des images dans l’Église, celle de l’historien ecclésiastique Bède le Vénérable (673-735). Aussi importante au Moyen Âge que lesdites lettres de Grégoire le Grand, elle a été pourtant supplantée dans l’historiographie par ces dernières, comme le constate Jean Wirth767. C’est dans un passage de son traité De Templo Salomonis, que Bède se prononça sur la légitimité des images dans l’espace chrétien768. Il confirma qu’il était permis de peindre le Sauveur, et évoqua même dans ce contexte les Grecs pour lesquels la peinture serait une écriture vivante ; Nam pictura Graece, id est, viva scriptura vocatur 769 . Pour résumer, il faut constater qu’il n’était pas interdit de peindre les images des êtres animés dans l’Église, mais de les adorer. Figurer le Christ, puis les martyrs aurait eu alors une fonction de mémorisation pour ceux qui ne savaient pas lire, suscitant ainsi leur implication religieuse770.

A dire vrai, Bède le Vénérable, lui aussi, s’appuie sur la définition grégorienne des images pour justifier leur présence dans l’Église. Il constate à propos des panneaux peints rapportés de Rome autour de 680 : les peintures des histoires saintes ne sont pas seulement destinées à l’ornementation de l’église mais aussi à l’instruction des spectateurs (…) afin que ceux qui ne sont pas capables de lire les lettres apprennent par la considération de ces images les œuvres de Notre Seigneur et Sauveur 771 .

Le recours à la théorie néo-platonicienne devient par suite l’argumentation essentielle sur la légitimité des représentations dans le rite latin772. Invoquons ici, après Jean-Claude Schmitt, la lettre d’Hadrien Ier adressée en 785 à Constantin VI et à l’impératrice Irène, dans laquelle le pape justifiait la vénération des images peintes dès l’époque grégorienne773. Il s’opposa cependant à tous les signes de déification des images qui résulteraient de leur contemplation774. Mais si ce principe estthéoriquement admis, il est toutefois pratiquement impossible de déterminer dans quelle mesure un homme suit ou ne suitpas une telle prescription ; la dimension intrinsèque de l’attitude religieuse relevant des sensations purement subjectives. L’assentiment d’Hadrien Ier au rétablissement du culte des images joua en effet un rôle important dans le contexte du concile de Nicée II775.

Les pères conciliaires distinguèrent alors l’adoration réservée à Dieu et la vénération due aux saintes images, dont ils proclamèrent la légitimité du culte. Nous définissons que (…), dit le canon, comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, aussi les vénérables et saintes images, quelles que soient peintes, en mosaïques ou de quelque autre matière appropriée, doivent être placée dans les saintes églises de Dieu, sur les saints ustensiles et les vêtements, sur les murs et les tableaux, dans les maisons et les chemins, aussi bien l’image de Dieu notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ que celle de notre Dame immaculée, la Sainte Mère de Dieu, des saints anges, de tous les saints et des justes. Plus on regardera fréquemment ces représentations imagées, plus ceux qui les contempleront seront amenés à se souvenir des modèles originaux, à se porter vers eux, à leur témoigner, en les baisant, une vénération respectueuse, sans que ce soit une adoration véritable selon notre foi, qui ne convient qu’à Dieu seul. Mais comme on le fait pour l’image de la Croix précieuse et vivifiante, pour les saints Évangiles et pour les autres monuments sacrés, on offrira de l’encens et des lumières en leur honneur selon la pieuse coutume des anciens. Car « l’honneur rendu à une image remonte à l’original ». Quiconque vénère une image, vénère en elle la réalité qui y est représentée 776.

Néanmoins, les décisions du concile ne furent pas admises par la cour carolingienne qui présenta leur réfutation dans les Libri carolini, rédigés entre 791 et 794 par Alcuin, Théodulfe d’Orléans et Charlemagne lui-même777. La lettre à Secundinus, et donc l’autorité de Grégoire le Grand, était un des principaux arguments que le pape utilisa contre les objections des Francs778. Tandis que Rome prenait une position modérée, mais toujours favorable aux images, au-delà des Alpes toute forme figurative semblait condamnée. Les Carolingiens soutenaient que l’image n’était pas indispensable dans l’Église, par référence aux textes augustiniens selon lesquels seul l’homme intérieur est à l’image de Dieu 779. Pour lesthéologiens de Charlemagne l’image était incapable de représenter le divin, contrairement à ce que pensaient les Byzantins dont la théorie de l’image était, d’ailleurs, une vraie théologie fondée sur l’événement de l’Incarnation 780. Ayant écarté les représentations du rituel, on les remplaça par des signes religieux, dont le rôle emblématique appartenait à la croix781. En conséquence les images ne se trouvèrent pas dans le groupe des objets sacrés. La place principale fut accordée à l’Eucharistie, celle-ci confirmait la présence réelle du Christ dans le rituel ; ensuite c’était la croix comprise comme mysterium crucis 782 , les Écritures, les ustensiles liturgiques et enfin les reliques des saints783. De la sorte, les Carolingiens s’opposaient à l’idée de passage anagogique entre la matérialité de l’image et la spiritualité de l’archétype divin. Un tel phénomène n’aurait été possible qu’à travers une matière sainte, qui était par exemple la relique784.

Ce raisonnement favorisait ainsi l’Écriture en tant que connaissance principale de la foi chrétienne, que révélaient auparavant certaines thèses augustiniennes785. De ce point de vue l’image, création d’un artiste, ne possédait qu’une valeur matérielle ; autrement dit, la création artisanale diffère formellement de la création divine, celle-ci partant de rien, celle-là étant en revanche la transformation d’une matière préexistante786. Il apparaît qu’avec la théorie grecque de l’image, les Carolingiens réfutèrent aussi celle de Grégoire le Grand, pourtant sans la désigner explicitement, ce que démontre Jean Wirth787 ; car Grégoire considérait le Christ comme l’image de Dieu, et d’après lui la vue de son aspect physique menait les simples au divin 788 .L’Église franque, ayant gardé le respect pour les images, contesta toutefois leur valeur religieuse. Et, même si le concile de Paris (825) ne se prononça pas pour leur suppression, il n’admit jamais leur culte789. Le rigorisme des Libri carolini ne s’étant infléchi qu’au XIe siècle, on ne dispose pas de peintures sur bois provenant de l’époque de Charlemagne. Il s’avère qu’à cette époque-là les représentations anthropomorphes étaient peu nombreuses. Elles ne décoraient que des objets de luxe ou des manuscrits ; ceux-ci, selon Jacques Le Goff, restaient inaccessibles aux simples fidèles et faisaient grossir les trésors790.

En 869, le IVe concile de Constantinople (VIIIe concile œcuménique), reprit la doctrine définie précédemment à Nicée et confirma l’utilité des images dans l’Église791. Comme les actes officiels ont été perdus, on ne dispose que de leur résumé en grec et d’une traduction latine. Il s’en suit que l’image sacrée du (…) Christ (…) doit être vénérée avec autant d’honneur que le livre des Saintes Écritures. Car de même que, grâce aux paroles que contient ce livre, nous arrivons tous au salut, de même grâce à l’action qu’exercent ces images en leurs couleurs, tous savants ou ignorants, en tirant un utile profit. Ce qui nous est dit par les mots, l’image nous l’annonce et nous le fait valoir par les couleurs. Il est convenable, conformément à la raison et à la plus ancienne tradition, puisque l’honneur est reporté sur le sujet principal, d’honorer et de vénérer les images qui en dérivent comme le livre sacré des saints Évangiles et comme l’image de la précieuse Croix. Si donc quelqu’un ne vénère pas l’image du Christ (…) il ne verra pas non plus sa forme lorsqu’il viendra (…). Qu’il soit exclu de sa société et de sa splendeur. Nous disons de même pour qui ne vénère pas l’image de sa mère immaculée, Marie, Mère de Dieu (…). Nous honorons et nous vénérons encore les images des Apôtres si dignes de louanges, des prophètes, des martyrs, des saints personnages ainsi que de tous les saints (…) 792.

En réalité, la réserve persistante des Occidentaux à l’égard des images, permit à Byzance d’étendre son influence culturelle. Entre le IXe et le XIIe siècle, on observe une véritable floraison du byzantinisme, tandis que la peinture européenne subit une certaine stagnation793. Pourtant, les attitudes envers les images changent en Occident, paradoxalement au moment où le schisme de 1054 divise les Églises grecque et latine794. A ce moment-là, la chrétienté occidentale commence à s’inspirer de l’usage cultuel des images byzantines. Le XIIe siècle annonce un renouvellement de la production artistique en Europe. Les transformations politico-socio-culturelles (le développement urbain, la naissance des intellectuels et d’une autre classe sociale – la bourgeoisie) provoquent l’apparition d’une nouvelle mentalité795. La fin du XIIe et le XIIIe siècle voient la croissance économique, ce qui stimule les échanges commerciaux, et par conséquent les communications internationales. La bourgeoisie, de plus en plus émancipée, acquiert des compétences en écriture. Ainsi, les laïcs, dès lors capables de lire, ont accès aux textes théologiques et à la Bible. En outre, l’activité pastorale et la pénétration sociale des mendiants ont de l’influence sur la piété personnelle. Les religieux, dominicains et franciscains, mettent entre les mains des fidèles des livres de prières et des images de dévotion796. Une telle ambiance favorise alors l’essor des peintures religieuses. Elles retrouvent une prospérité non seulement dans le milieu officiel, en fonction des symboles de l’identité sociale, mais aussi dans la sphère privée qui s’en empare progressivement797. L’image devient un objet indissociable des pratiques dévotionnelles, et vers le bas Moyen Âge elle occupe déjà une place principale dans la piété collective et individuelle.

La conception qui justifie l’existence des images et selon laquelle toute création est symbole de Dieu, dérive des théories énoncées d’abord par saint Augustin et le Pseudo-Denys, puis par Jean Scot Érigène et l’école de Saint-Victor798. Augustin et après lui Érigène, comme l’a bien remarqué Yves Christe, n’exclurent pas la matérialité de l’œuvre de l’homme, et par conséquent des œuvres d’art799, car l’art suprême par lequel Dieu tout-puissant a tout créé à partir de rien et qu’on appelle aussi la Sagesse divine travaille encore par la main des artistes et leur inspire la convenance et la beauté 800 . Par ailleurs, Jean Scot affirma que par l’Incarnation le Verbe s’est manifesté aux hommes en descendant, en quelque sorte, vers eux, de manière qu’ils puissent le reconnaître, chacun à leur manière, suivant leurs capacités, à travers ses diverses théophanies 801 .

Or, Wirth souligne que la traduction, en 1150, du traité De la foi orthodoxe de Jean Damascène inspira des idées qui se retrouvèrent ensuite dans les Sentences de Pierre Lombard, un manuel théologique alors très répandu et dont on connaît de nombreux commentaires802. Les propos qui y sont présentés insistent sur la double nature du Christ, celle-ci justifie et valorise ses représentations dans le rituel. Mais, c’est au XIIIe siècle que la théorie de l’image se cristallise dans des commentaires de théoriciens tels qu’Albert le Grand, Thomas d’Aquin et Bonaventure803. Le rôle des dominicains et des franciscains fut, en réalité, déterminant dans la propagation et la justification théologique des images religieuses dans les pratiques cultuelles de l’Église romaine804. Le culte des images était diffusé par ces deux nouveaux ordres, formés au début du XIIIe siècle, par les confréries de laïcs qui les entouraient et les communautés urbaines, comme c’était par exemple le cas à Sienne805.

Avec le changement des mentalités dans la société du Moyen Âge central, l’ancienne définition des images présentée autrefois par Grégoire le Grand fut également modifiée. Selon Albert le Grand (1193-1280), les peintures étaient libri laicorum 806 . Alors les illiterati, dont parlait Grégoire, furent remplacés par des laïcs déjà cultivés, qui devaient s’instruire sur le salut tant par la parole, que par les images 807 . Dans cette optique, une image était considérée comme un signe, ceci sans aucun rapport avec la nature du modèle808.

Bien évidemment, la fonction de l’image de dévotion se manifeste non seulement sur le plan didactique ou rituel, l’image sert aussi de soutien psychologique au cours des épreuves religieuses, ce dont parle notamment Daniel Menozzi809. A ce propos, Jean-Claude Schmitt évoque Guillaume Durand, pour qui la peinture possède une faculté plus forte d’émouvoir que des mots 810 . C’est la scolastique qui accorde aux images un statut primordial, stimulant ainsi l’évolution de la religiosité. Par la suite, le surgissement des tendances mystiques provoqua l’adoration des effigies dites miraculeuses. Dès le XIIIe siècle les autorités ecclésiastiques d’Occident, dont l’opinion était jusqu’alors réservées sur ce sujet, déclarent officiellement le pouvoir surnaturel de certaines représentations et accordent des indulgences par leur intermédiaire811. Le renouveau de la pensée théologique influence la perception de l’image de piété par rapport au facteur spirituel, porteur de prodiges et source d’intercession.

Les pratiques dévotionnelles et la réflexion théorique sur les représentations dans l’Église, établies entre le XIIe et le XIIIe siècle, se reflètent en effet dans les attitudes des Latins à la fin du Moyen Âge, qui aboutissent, constate Schmitt, à une véritable religion des images 812 . C’est l’ancienne formule de saint Basile citée par Jean Damascène813 qui fut reprise par les théoriciens – Albert le Grand, Alexandre de Halès, Bonaventure et Thomas d’Aquin –, pour légitimer l’existence même, et puis le culte des effigies saintes814. Il semble qu’avec la naissance de la conception thomiste de l’image augmente parallèlement la production des tableaux dévotionnels815. Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) redéfinit trois raisons qui justifient l’insertion des images dans les rites religieux. D’abord, il s’agissait de l’instruction des illettrés ; ensuite, de la mémorisation du mystère de l’Incarnation et des exemples des saintes ; et enfin, les images avaient le devoir de stimuler la dévotion des fidèles816 ; fuit autem triplex ratio institutionis imaginum in Ecclesia. Primo ad instructionem rudium, qui eis quasi quibusdam edocentur. Secundo ut incarnationis mysterium et sanctorum exempla magis in memoria essent, dum quotidie oculis repraesentantur. Tertio ad excitandum devotionis affectum qui ex visis efficacius incitatur quam ex auditis 817 . Par conséquent, saint Thomas revient au problème de l’idolâtrie qui résulterait d’une vénération inintelligible, voire abusive des images. Il explique la légitimité des représentations figuratives du sacré en s’appuyant, comme ses prédécesseurs en Orient, sur le dogme de l’Incarnation. Cependant, il distingue différents types de culte voué à Dieu et aux saints, mettant l’accent sur le rôle incontestable de la tradition dans l’adoration des effigies du Christ et de la Vierge818.

D’après Jean Wirth, la position de Thomas d’Aquin à propos des images est la plus favorable de toutes celles qui existèrent dans le christianisme819. Le « Docteur angélique » attribua le culte de latrie à l’image du Christ, tandis que le concile de Nicée II donna son approbation uniquement au culte de dulie820. Avec cela, en reprenant De memoria d’Aristote, saint Thomas insistait sur le double transitus entre la spiritualité et l’image821. Wirth présente l’idée thomiste selon laquelle : l’image peut être considérée en tant que chose, dans sa matérialité de pierre ou de bois, ou bien en tant qu’image, dans sa ressemblance au modèle. Le mouvement de l’âme vers l’image en tant qu’image est identique à son mouvement vers le modèle et fait un avec lui. Dès lors, l’image en tant que chose n’est susceptible d’aucune adoration, tandis que l’image considérée en tant qu’image reçoit l’adoration due au modèle 822 . Saint Thomas n’omet pourtant pas, constatent respectivement Gilson et Russo, de parler du processus même de la délibération en matière d’art, où le travail de l’esprit est quand même plus apprécié que le travail de la main823. Mais, dès la fin du XIIIe siècle la théorie thomiste de l’image rencontrera des objections des docteurs scolastiques, ce que Jean Wirth est le premier à montrer dans la littérature spécialisée824.

Saint Bonaventure (1221-1274) reprend, lui aussi, la définition de l’image de Grégoire le Grand825. Son point de vue s’accord avec celui de saint Thomas, et il réaffirme les trois raisons fondamentales qui justifient l’existence de la peinture dans l’Église. Il s’agit de la fonction didactique, de la jouissance des images à des fins dévotionnelles, ainsi que de la mémorisation de l’histoire de la religion chrétienne. Dans ce contexte, ces deux théoriciens donnent la primauté à l’éloquence de l’image par rapport à celle de l’Écriture. D’après saint Bonaventure, la transposition picturale s’avère compréhensible pour tous les fidèles, contrairement à la Parole soumise à la formule de la prédication.Puisque cette dernière est condamnéesouvent à l’oubli, à cause de l’aspect fugace de la mémoire, sa fonction didactique ne peut pas s’appli-
quer à tous les cas826. Enfin, il se prononce sur la justification des images non à partir des textes scripturaires, mais par un recours à la tradition. Et, pour confirmer son point de vue, il cite deux légendes des images saintes : l’une sur l’effigie achéiropoïète du Christ et l’autre sur le portrait de la Vierge peint par saint Luc827.

A la fin du XIIIe siècle, Jean de Gênes (Giovanni Balbi) revient au texte classique de saint Thomas d’Aquin (voir dans : In tertio sententiarum, IX, 2, 3)828. Il expose, dans le Catholicon (dictionnaire utilisé à l’époque) le triple rôle de l’image religieuse par rapport à : similitudo (la ressemblance), creatio et recreactio (le travail de création et de recréation). En bref, les trois fonctions des images portaient sur : ad instructionem rudium (l’instruction des ignorants, suivant la définition de Grégoire le Grand), ad excitandum devotionis affectum (l’image qui suscite un affect de dévotion), incarnationis mysterium in memoria nostra (le mystère de l’Incarnation transposé par l’intermédiaire des images et emplissant la mémoire des fidèles)829. Grâce à l’essor des tendances mystiques dans les milieux laïcs, les tableaux pieux jouissaient d’une vraie popularité dans la dévotion privée au cours des XIVe et XVe siècles830. Autour de 1400 à Florence, le prieur dominicain Giovanni Dominici (1355 / 56-1419) insistait, dans ses écrits, sur l’importance des images religieuses dans l’éduca-
tion des enfants831. Notons qu’un des thèmes préférés était, dans ce cas, la Vierge à l’Enfant (cf. fig. 50). Dominici attribuait aux images privées une fonction didactique (voire pédagogique), en les considérant comme les livres des simples qui, contemplés et compris, mènent à la connaissance du Bien suprême 832 .

En définitive, les attitudes des Latins à l’égard des images de dévotion ont entièrement changé au crépuscule du Moyen Âge. Ainsi, la question-piège posée aux partisans de Wicklif et de Huss, pendant le concile de Constance (1414-1418), était : Croit-il et admet-il qu’il est permis aux fidèles de vénérer les reliques et les images des saints ? 833. Dans cette optique, tous les mouvements iconophobes, qui appelaient à la destruction des peintures religieuses et contestaient le culte des reliques, furent condamnés par l’Église catholique834. Au XVe siècle, on trouve même des représentations de Dieu dans lesquelles il apparaît non seulement comme le créateur, mais aussi comme un peintre835. Les représentations de la Vierge et du Christ prirent finalement la place principale dans le cérémonial liturgique et dans la dévotion personnelle. On les adorait et des indulgences étaient accordées par l’intermédiaire des images-archétypes836, telles l’Hodighitria, la Sainte Face ou l’Homme de douleurs grégorien. Nous allons parler, plus loin, de ce phénomène iconique des effigies sacrées et de leur usage rituel par rapport au Saint Sacrement et aux reliques.

Notes
752.

SCHMITT 1987, p. 275.

753.

En dernier lieu, voir BOULNOIS 2008, p. 32 ss.

754.

CHRISTE 1987, p. 303.

755.

Cf. M. CAMILLE, The Gregorian Definition Revisited : Writing and the Medieval Image, (dans :) Baschet, Schmitt 1996, p. 89 et ss. ; TRIPPS 2001, p. 38.

756.

Grégoire le Grand, Epistola Sereno episcopo massiliensi, (dans :) Monumenta Germaniae Historica Epistolae, II, X, Berlin 1957, p. 269-272 ; J. KOLLWITZ, Bild und Bildertheologie im Mittelalter, (dans :) W. Schöne, Das Gottesbild im Abendland, Witten-Berlin 1959 (« Glaube und Forschung », 15), p. 128 ss. ; GRABAR (1979) 1994, p. 321 ; SCHMITT 1988, p. 119 et ss. ; WIRTH 1989, p. 120 ; L.-G. DUGGAN, Was Art really the Book of the Illiterate ?, „Word and Image”, 5/3 : 1989, p. 227 et ss. ; C.-M. CHAZELLE, Pictures, Books, and the Illiterate : Pope Gregory I’s Letters to Serenus of Marseilles, „Word and Image”, 6 : 1990, p. 138 et ss. ; MENOZZI, op. cit., p. 75-77 ; H. KESSLER, The Function of Vitrum Vestitum and the Use of Materia Saphirorum in Suger’s St. Denis, (dans :)Baschet, Schmitt 1996, p.179 ;TRIPPS, loc. cit.

757.

CHRISTE 1987, p. 303 ; U. ECO, Aesthetics of Thomas Aquinas, Cambridge 1988, p. 156, note n° 75 ; DE BRUYNE (1946) 1998, t. I, p. 264 ; WIRTH 1999 (a), p. 40 note n° 43 cit. Synode d’Arras, c. 14, col. 1306 s.

758.

BASCHET1996, p. 8 s.

759.

JEZLER 2001, p. 136.

760.

TRIPPS, loc. cit.

761.

Cf. M. CAMILLE, Seeing and Reading. Some Visual Implications of Medieval Literacy and Illiteracy, „Art History”, 8/1 : 1985, p. 32-37 ; DUGGAN, op. cit., p. 229.

762.

Cf. supra § 1.1.2.

763.

D. FREEDBERG, The Power of images. Studies in the History and Theory of Response, Chicago-London 1989, p. 164 s. ; RINGBOM 1995, p. 19, cit. Migne, PL,77, col. 990 s.

764.

SCHMITT 1987, p. 276-277 ; Idem 2002, p. 69 s. Voir supra § 1.3.1.

765.

FREEDBERG, op. cit., p. 165.

766.

BASCHET, op. cit., p. 8 et ss.

767.

WIRTH 1999 (a), p. 30 s., note n° 10.

768.

Voir (dans :) S. Bedae Venerabilis Doctorae Eclesiae Opera Exegetica, De Templo Salomonis Liber, Epistola ad Eumdem S. Accam de Templo Salomonis, caput XIX, (éd.) London 1844, p. 262 ; Cf. l’interprétation du texte présentée par WIRTH, loc. cit.

769.

Ibid.

770.

Ibid.

771.

(…) Picturas sanctarum historiarum quae non ad ornamentum solummodo ecclesiae uerum et ad instructionem intentium proponerentur (...) uidelicet ut qui litterarum lectionem non possent opera domini et saluatoris nostri per ipsarum contuitum discerent imaginum.Cit. (dans :) Homélies I, 13, (éd.) D. Hurst, Corpus Christianorum, Series Latina, t. 122, Turnhout 1955, p. 93 ; J.-C. BONNE, De l’ornemental dans l’art médiéval (VII e -XII e siècle). Le modèle insulaire, (dans :) Baschet, Schmitt 1996, p. 219, note n° 26.

772.

Cf. supra § 1.3.1.

773.

Imagines (…) ab omnibus fidelibus honorantur, ut per visibilem vultum ad invisibilem divinitatis majestatem mens nostra rapiatur spirituali affectu per contemplationem figuratae imaginis secundum carnem quam Filius Dei pro nostra salute suscipere dignatus est.D’après SCHMITT 1987, p. 273, note n°4, cit. Hadrien Ier, Epistola ad Constantinum et Irenem, ou Synodica, Migne, PL, 96, 1215 C - 1234 C ; Voir aussi H.-L. KESSLER, Spiritual seeing : picturing God’s invisibility in medieval art, Philadelphia 2000, p. 233 note n°74 et 75.

774.

SCHMITT, loc. cit.

775.

Ibid.

776.

DUMEIGE 1960, p. 311, n° 511, 302 ; SENDLER 1981, p. 48 ; J. BROSSE, Histoire de la chrétienté d’orient et d’occident : de la conversion des barbares au sac de Constantinople (406-1204), Paris 1995, p. 306.

777.

Voir supra, notes n° 455-456, 615.

778.

SCHMITT 1987, p. 273, 277 ; Idem 2002, p. 65 ss. ; BOULNOIS 2008, p. 209.

779.

WIRTH 1999 (a), p. 38 ss. ; E. BERMON, Le cogito dans la pensée de saint Augustin, Paris, 2001, p. 42. Cette théorie augustinienne aurait été construite à partir de la théologie d’Origène, cf. T. HERMANS, Origène théologie sacrificielle du sacerdoce des chrétiens, Paris 1996, p. 152.

780.

WIRTH 1996, p. 45.

781.

Cf. Libri Carolini, (dans :) H. Bastgen (éd.), Monumenta Germanicae Historica, Concilia II Supp., Hanovre-Leipzig 1924 ; Une radicalisation de la position carolingienne présente le texte Liber de ima-
ginibus
de l’évêque de Lyon Agobard (779-841), PL, op. cit., vol. 104, col. 199-228 ; S. GERO, The Libri Carolini and the Image Controversy, „The Greek Ortodox Theological Review”, 18 : 1973, p. 7-34 ; WIRTH 1989, p. 113, 139, 163 ; SCHMITT 1996, p. 36.

782.

Cf. J. DANIÉLOU, Théologie du Judéo-Christianisme, Paris 1991, p. 327-353.

783.

SCHMITT 1987, p. 274-275.

784.

Ibid.

785.

WIRTH 1999 (a), p. 39.

786.

BOULNOIS 2008, p. 32 ss.

787.

WIRTH, loc. cit.

788.

Ibid. cit. P.-A. MARIAUX, Voir, lire et connaître selon Grégoire le Grand, „Verba vel imagines”, 3-4 : 1994, (« Études de Lettres » Université de Lausanne), p. 47-59, notamment p. 54.

789.

DUMEIGE 1977, p. 180.

790.

WIRTH 1989, p. 139 ; Cf. LE GOFF (1985) 2000, p. 13.

791.

Xe session. L’empereur Basile, accompagné de son fils Constantin et de vingt patrices, fut présent à cette session qui se tint le 28 février. Les ambassadeurs de Louis, empereur d’Italie et de France, et ceux de Michel, roi de Bulgarie, s’y trouvèrent aussi. Les évêques étaient au nombre de plus de cent, et on lut les vingt-sept canons. Le 3 e canon porte sur les images et leur vénération. Cf. Dictionnaire universel et complet des conciles du chanoine A.-Ch. Peltier, t. I, col. 764, (dans :) J.-P. Migne (éd.), Encyclopédie théologique, Paris 1847, t. XIII.

792.

DUMEIGE 1960, p. 312, n° 513, 337.

793.

CHASTEL 1999, p. 19.

794.

SCHMITT, op. cit. p. 282.

795.

LE GOFF, op. cit., passim.

796.

TRIPPS, op. cit., p. 38 ss.

797.

MENOZZI, op. cit., p. 31.

798.

CHRISTE, op. cit., p. 308 ; FREEDBERG, op. cit., p. 166 ; WIRTH 1996, p. 45.

799.

CHRISTE, loc. cit.

800.

Voir A.-F. THÉRY, Le génie philosophique et littéraire de st. Augustin, Paris 1861, p. 234.

801.

CHRISTE 1969, p. 39 ; Idem 1987, p. 306.

802.

WIRTH, op. cit., note n° 21 cit. Pierre Lombard, III Sentent., d. 9, q. 2, où une citation de Jean Damascène, De fide orthodoxa, 3. 8 ; Voir aussi R. COGGI (éd.), S. Tommaso d’Aquino : Commento alle sentenze di Pietro Lombardo e testo integrale di Pietro Lombardo, Bologna 2000, vol. 5.

803.

FREEDBERG, op. cit., 162 ss. ; COGGI, loc. cit.

804.

LE GOFF, op. cit., p. 97 et s. ; TATARKIEWICZ, op. cit., p. 193 et s. ; M.-D. CHENU, Saint Thom as d’Aquin, et la Théologie, (dans :) coll. Maîtres spirituels, n° 17,Paris 1959 ; J.-G. BOUGEROL, Saint Bonaventure et la Sagesse chrétienne, (dans :)coll. Maîtres spirituels, n° 30, Paris 1963.

805.

Cf. SCHMITT, op. cit., p. 297.

806.

A. FRIES, Die unter dem Namen des Albertus Magnus überlieferten mariologischen Schriften ; literarkritische Untersuchung, Münster 1954, p. 112 ; E.-R. LABANDE, Spiritualité et vie littéraire de l’Occident, X e -XIV e s., London 1974, p. 567 ;

807.

CAMILLE, op. cit., p. 92 ; TRIPPS, loc. cit.

808.

WIRTH 1996, p. 40.

809.

MENOZZI, op. cit., p. 31.

810.

SCHMITT, op. cit., p. 298, note n° 69.

811.

Cf. RINGBOM 1997, p. 23 ss.

812.

SCHMITT, op. cit., p. 297.

813.

Voir supra § 1.3.1.

814.

Voir WIRTH, op. cit., p. 51 note n° 36 cit. Albert le Grand, In III Sentent., d. 9, a. 4 ; Alexander d’Halès, Summa theologica, inq. 3, trac. 2, sect. 1, q. 2, tit. 1, d. 3, c. 3, a. 1 ; saint Bonaventure, In II Sentent., dist. 16, a. 1, q. 2. ; In I Sentent., dist., 31, p. 2, a. 1, q. 3 ; In Sentent., dist. 9, a. 1, q. 2 ; saint Thomas d’Aquin, Summa teologica, p. 3, q. 25, a. 3.

815.

Ibid. Voir SCHMITT, loc. cit.

816.

FREEDBERG, op. cit., 162 s.

817.

WIRTH, op. cit., p. 51 ; cit. Thomas d’Aquin, In III Sentent., d. 9, q. 1, a. 2, qla 2. Voir aussi H. FELD, Der Ikonoklasmus des Westens, Leiden 1990, p. 65, note n° 10 ; C. GILBERT, Saints’ Three Reasons for Paintings in Churches, New York 2001, p. 6 ; D. COOPER, Projecting presence : the monumental cross in the Italian church interior, (dans :) R. Shepherd, R. Maniura (éd.), Presence : the inherence of the prototype within images and other objects, Burlington 2006, p. 49 s., p. 59 note n° 10 ; Art. coll. (dans :) M. BORGOLTE, J. SCHIEL, B. SCHMEIDÜLLER, A. SEITZ (éd.), Mittelalter im Labor. Die Mediävistik testet Wege zu einer transkulturellen Europawissenschaft, Berlin 2008, p. 32, note n° 21.

818.

Cf. Saint Thomas d’Aquin, Summa theologie, IIa, IIae, 94, 2; IIIa, 25, 3 ; trad. fr. Somme théologique, Paris, IV, 1986, p. 197-200.

819.

J. WIRTH, La critique scolastique de la théorie thomiste de l’image, (dans :) Christin, Gamboni1999, p. 93 s.

820.

Ibid.

821.

E. GILSON, Peinture et la réalité, Paris 1960 (1972), p. 118, 119 ; D. RUSSO, Imaginaire et réalités : peindre en Italie aux derniers siècles du Moyen Âge, (dans :) Artistes, Artisans…, op. cit., vol. I, p. 354.

822.

WIRTH, op. cit., p. 95.

823.

GILSON, op. cit., p. 120 ; RUSSO, op. cit., note n° 7.

824.

WIRTH, loc. cit.

825.

FREEDBERG, loc. cit.

826.

Selon un texte de saint Bonaventure, Liber sententiarum, 1.III, d.IX (dans :) Opera omnia, t. III, Quaracchi (éd.) 1887, p. 203 ; sur l’esthétique de saint Bonaventure voir entre autres E. LUTZ, Die Aesthetik Bonaventuras, (dans :) Festgabe für Cl. Baeuker. Beiträge zur Geschichte der Philosophie der Mittelalters, Münster 1913 ; TATARKIEWICZ, op. cit., p. 209-215 ; DE BRUYNE, op. cit., p. vol. II, p. 189 ss. ; MENOZZI, op. cit., 132.

827.

Cf. MENOZZI, op. cit., 133.

828.

G. DIDI-HUBERMAN, Fra Angelico. Dissemblance et figuration, Paris 1990, p. 28.

829.

Ibid., note n° 41 ; Giovanni di Genova (Giovanni Balbi), Summa Grammaticalis quae vocatur Catholicon, (éd.) Hermann Liechtenstein, Venise 1497, f° 163 ; (éd.) Petrus Aegidius Lyon 1520 ; Cf. D. RIGAUX, Croire aux images. Fonctions officielles et usages non avoués de l’image peinte dans l’Italie du XV e siècle, „Historiens et géographes. Histoire religieuse”,343/2 : 1994, p. 157-170.

830.

Cf. RINGBOM 1997, p. 32 ss.

831.

C. KLAPISCH-ZUBER, Les saintes poupées, jeu et dévotion dans la Florance du Quattrocento, (dans :) P. Ariès, J.-C. Margolin (dir.), Les jeux à la Renaissance, (Actes du XXIIIe Colloque international d’études humanistes, Tours, juillet 1980), Paris 1982, p. 70 s. ; RINGBOM, op. cit., p. 34-35 ; TRIPPS, op. cit., p. 39 ; D. WEBB, Domestic Space and Devotion in the Middle Ages, (dans :) A. Spicer, S. Hamilton (éd.), Defining the holy : sacred space in medieval and early modern Europe, Aldershot 2005, p. 34 ss.

832.

SCHREINER 1994, p. 266 ; HORSTHEMKE 1996, p. 63 ; RINGBOM, op. cit., p. 35.

833.

DUMEIGE 1960, p. 313, n° 29.

834.

Chap. Ier, § 4.1.3.

835.

Voir une miniature du manuscrit français, Maître de la Cité des dames, XVe siècle, Rome, Biblioteca Vaticana, Pal. lat. 1989, fol. 189r cit. par TATARKIEWICZ 1988, ill. 5.

836.

RINGBOM 1997, p. 23 ; Voir aussi, Annexe I : Q1.