Chapitre III
Reliquiae Sanctorum – l’image de l’invisible telle une source d’intercession

Le Moyen Âge se distingue des autres périodes surtout par sa religiosité qui sous-tend l’ensemble d’idées et de préceptes inspirant la création artistique, et détermine la plupart des domaines de la vie sociale. Le désir d’entrer en relation plus intime, même directe, avec la divinité et le surnaturel s’exprimait à travers diverses formes de piété. On cherchait pour cette raison des dépositaires de prières et des intercesseurs efficaces auprès de Dieu837. Dans cette optique, les saints se présentaient comme « défenseurs du peuple et soldats invincibles du Christ », et leurs reliques étaient considérées comme sacratissimae, les plus saintes838. Le culte des reliques, inhérent à la religion chrétienne839, inspirait en effet des créations à caractère dévotionnel – statues et images en tout genre –, qui prétendaient transmettre, par elles-mêmes, des valeurs sanctifiantes840.

Notes
837.

BROWN (1981) 1984, passim ; J. FONTAINE, Le culte des saints et ses implications sociologiques, „Analecta Bollandiana”, 100 : 1982, p. 17-42.

838.

H. FROS, Pamiętając o mieszkańcach nieba. Kult świętych w dziejach i w liturgii, Tarnów 1994, p. 50, 81 ; ANGENENDT 1994, 172-173 ; J. KRACIK, Relikwie, Kraków 2002, p. 64.

839.

En dernier lieu, voir A. VAUCHEZ, Du culte des reliques à celui du Précieux Sang, „Tabularia”, 8 : 2008, p. 81-88, [en ligne] disponible sur http://www.unicaen.fr/mrsh/craham/revue/tabularia .

840.

Cf. M.-M. GAUTHIER, Les routes de la foi. Reliques et reliquaires de Jérusalem à Compostelle, Fribourg 1983 ; ANGENENDT, op. cit., p. 183 ss.