1. Commanditaires des tableaux-reliquaires dans la société médiévale polonaise

La désignation de commanditaire n’est pas évidente dans la plupart des cas. C’est pourquoi, faute de sources historiques, nous devons nous contenter de quelques informations succinctes qui ont été retenues dans des textes anciens. Elles nous semblent toutefois suffisamment pertinentes pour nous indiquer le milieu, dans lequel les tableaux-reliquaires jouissaient de popularité.

Dans cette optique, nous allons faire reposer notre analyse sur des documents correspondant à divers groupes sociaux, où la présence de tels reliquaires avait été notée. La position privilégiée appartient bien évidemment à la cour et au clergé. Nous distinguons, parmi les représentants de ce dernier : le haut clergé placé à la tête de la hiérarchie ecclésiale du diocèse cracovien, le clergé paroissial et le milieu monastique. Pour ce qui est de l’aristocratie, elle paraît moins intéressée par ce type d’objet dans la première moitié du XVe siècle. Ce n’est qu’au cours des dernières décennies, et puis au début du XVIe siècle, que les tableaux-reliquaires trouvent leur place également dans le milieu de la haute noblesse. Enfin, il ne faut pas oublier la riche bourgeoisie. Concentrés autour des corporations artisanales et des confréries, les citadins étaient souvent les commanditaires collectifs d’objets dévotionnels.