1.4. La bourgeoisie

Étant donné le coût plutôt élevé des tableaux-reliquaires, comme nous l’avons signalé ci-dessus, leurs commandes dans le milieu bourgeois étaient d’abord moins nombreuses et, en règle générale, collectives. Ce type d’objet trouva ainsi sa place dans des chapelles de corporations et de confréries des plus importantes églises de Cracovie, la cathédrale de Wawel1191 et l’église Notre-Dame dite Mariacki. Trois reliquaires : deux tableaux uniques et un triptyque, conservés actuellement dans la collection du Musée national de Cracovie, appartenaient autrefois à la corporation des Pelletiers (Pl. XV-XVII)1192. Les tableaux étaient déposés, au XVe siècle, dans leur chapelle particulière sous le vocable de l’Archange-Saint-Michel, de l’église Notre-Dame. D’autres peintures mariales incrustées de reliques furent notées dans le trésor de cette église (Pl. XI)1193, mais on ne dispose pas d’informations précises à leur sujet.

Pour résumer, les commanditaires des tableaux-reliquaires appartenaient à diverses couches sociales. Nous devons cependant admettre que la création de tels objets était relativement coûteuse non seulement du fait du travail du peintre, mais aussi et surtout à cause de la valeur des reliques qui y étaient incluses et, dans certains cas, de la décoration de pierres précieuses. C’est pourquoi les tableaux de ce genre étaient, en règle générale, commandés soit par des personnes qui disposaient de moyens financiers, soit par des collectivités locales.

Notes
1191.

Voir supra § 1.2.

1192.

Catalogue : III.A, n° 9-11.

1193.

Catalogue : III.A, n° 7 ; III.B, n° IV.