1-1-3- Femmes ayant accouche très prématurément sans MAP

Notre questionnement sur les enjeux psychiques de la très grande prématurité est né lors de notre stage de maîtrise (M1) dans un service de réanimation néonatale et de néonatologie. À l’occasion de ce stage, nous avons rencontré un nombre important de femmes ayant accouché très prématurément. Il n’y avait pas de psychologue dans ce service, aussi, avons-nous été très vite sollicitée pour apporter un soutien psychologique aux familles dont l’enfant était hospitalisé. Ces multiples prise en charge nous ont amenée à envisager la prématurité comme l’après-coup d’un premier traumatisme : la grossesse.

Ainsi, nous semble-t-il indispensable de présenter cette clinique qui témoigne du processus de recherche lui-même. Nous avons choisi de présenter trois cas qui nous semblent pertinents au regard de nos hypothèses et représentatifs de la clinique à laquelle nous avons été confrontée pendant ces années. Les entretiens cliniques et l’accompagnement de ces femmes dans leur « devenir-mère » apportent un éclairage supplémentaire sur les enjeux psychoaffectifs de la très grande prématurité. La grossesse est racontée après-coup. Parmi les trois cas présentés, aucune des femmes n’a été hospitalisée pour MAP et l’accouchement prématuré a été une surprise pour toutes.

Aussi parmi les trois femmes présentées dans cet échantillon, une seule a été rencontrée dans le cadre de la recherche de D.E.A. Il s’agit de madame U à qui nous avons proposé de dessiner dans le cadre d’un entretien semi-directif. Pour les deux autres, il s’agit d’entretiens cliniques sans visée de recherche à proprement parler. Toutes les notes ont été prises après-coup. Les entretiens se sont déroulés dans les services de réanimation néonatale et de soins intensifs pour une part et dans un bureau médical à l’intérieur du service pour une autre part.