2.1.2– Les composantes de l’attitude

Les auteurs s’accordent sur un seul point : il y a dans toute attitude un aspect évaluatif, et cet aspect est central. De nombreux théoriciens ne limitent cependant pas le contenu des attitudes à ce seul composant évaluatif. C’est le cas par exemple de Hovland et Rosenberg (1960). Ils y associent généralement un composant dit « cognitif » et un composant dit « conatif ».

La conception la plus ancienne considère que toute attitude comporte trois composantes : cognitive, affective et conative. La composante cognitive comprend les opinions du sujet sur l’objet d’attitude, les associations d’idées que cet objet provoque, le rapport que le sujet perçoit entre l’objet et ses valeurs personnelles. La composante affective comprend les affects, les sentiments, les états d’humeurs que l’objet suscite. La composante conative consiste en une disposition à agir de façon favorable ou défavorable vis-à-vis de l’objet.

Une autre conception consiste à définir l’attitude par sa composante évaluative (Eagly et Fishbein, 1993). En ce sens, l’attitude est seulement une disposition globalement favorable ou défavorable envers un objet. Les questions qui, dans le modèle tripartite que nous verrons un peu plus haut, portent sur la structure interne de l’attitude, portent dès lors sur les relations entre attitudes et croyances, et entre attitudes et comportement. L’attitude serait, d’après ce modèle, une conséquence des croyances du sujet.

En psychologie sociale, le concept d’attitude renferme une signification très précise qui en fait le concept central, et un des instruments essentiels du psychosociologue. L’attitude est donc directionnelle et sous-tend une intention d’une personne face à une autre personne ou à un objet ou, plus couramment, comme un sentiment positif ou négatif vis-à-vis d’un objet extérieur. Elle est aussi un affect associé à la représentation cognitive d’un objet ou, plus couramment comme un sentiment positif ou négatif vis-à-vis d’un objet ou d’une classe d’objets. L’attitude est perçue comme un état interne résultant de l’apprentissage ; persistante, elle exerce une influence directrice et dynamique sur la conduite. Aussi, faut-il présenter les composantes des attitudes des individus face au VIH/Sida.