2.1.6.2- La fonction d’adaptation

La fonction d’adaptation est une reconnaissance du fait que les gens élaborent des attitudes favorables à l’égard des objets qui satisfont leurs besoins et des attitudes négatives vis-à-vis de ceux qui sont associés à des frustrations. Elle vise les attitudes qui maximisent les récompenses et réduisent au minimum les punitions. Le modèle d’attitude proposé par Fishbein et Ajzen (1975) permet de mesurer les conséquences prévues négatives et positives, d’un comportement donné quant à un objet cible. Les attitudes jouent donc un rôle d’adaptation sociale en permettant la maximisation de l’acceptation et de l’approbation des autres. Elles aident à adopter des stratégies appropriées d’échange social. Ainsi, certains adolescents affectionnent les comportements sexuels parfois désordonnés de leurs idoles : une telle attitude contribue à renforcer l’identité personnelle par l’identification à des modèles attrayants. On peut exprimer des attitudes sexuelles complaisantes à l’égard d’un partenaire sexuel dans le but de lui témoigner notre affection.

Selon Snyder et DeBono (1989), les personnes dont le trait de monitorage de soi est élevé ont tendance à adopter des attitudes dont la fonction dominante est l’adaptation sociale. Comme les sujets de monitorage élevé, disent-ils, sont très attentifs aux indices situationnels pour définir leur présentation sociale, ils préfèrent les annonces publicitaires qui présentent l’image sociale associée à l’utilisateur du produit, en revanche, les individus dont le trait est peu élevé prêtent plus attention aux annonces qui mettent en relief la qualité et les valeurs évoquées par le produit. Dans le cas du Sida, par l’usage du préservatif, les promoteurs ont parfois mis en relief les idoles, les stars et les vedettes (football, show-bises, basket-ball, artistes, comédiens et musiciens, leaders politiques, etc.). Cette situation n’a toujours pas solutionné et éradiqué le VIH/Sida. Snyder et DeBono (1989) ont aussi mis en lumière le fait que les personnes de monitorage élevé sont plus réceptives aux messages mettant en scène des communicateurs attrayants de même qu’aux annonces publicitaires comportant des témoignages de vedettes, par contre, les communicateurs de forte crédibilité et les témoignages d’experts constituent le choix des gens de faibles monitorages. Encore faut-il faire une étude dans le cas du Sida. Toutefois, ce qui est pourtant vrai est que les promoteurs du préservatif et de la lutte contre le Sida ont parfois utilisé les vedettes, stars, leaders, idoles des adolescents pour faire passer les messages de prévention sur le Sida. Mais l’évolution des taux de prévalence montre que ces méthodes ne sont pas très efficaces. Toutefois, il faut préciser que les adolescents dans la majorité des cas adoptent les attitudes et comportements des individus avec qui ils partagent le même cadre spatio-temporel. Le problème avec le Sida est qu’il n’y a de groupes de personnes qui se soient érigées en modèle.