2.2.3.3- Approche institutionnelle

La dernière approche, la moins représentée dans la littérature, suppose que l’activité sexuelle des jeunes en milieu urbain serait aussi fonction de l’importance que les décideurs accordent aux lois et programmes les concernant. Notamment l’importance accordée aux législations relatives au mariage, à la vie maritale des parents, à la protection sociale. Les institutions en matière de sexualité se doivent d’être sélectives, rigoureuses et rudes pour constituer une véritable arme contre le VIH/Sida. Certains comportements sexuels comme la prostitution, l’exhibitionnisme doivent être sanctionnés. Car il s’agit là de véritables vecteurs de déviance sexuelle et de précocité sexuelle. Les institutions de nos jours sont de plus en plus tolérantes; certains comportements sexuels pervers, déviants, et anormaux sont presque acceptés dans la mesure où ils sont tolérés et pratiqués au vu et su de tous. Les institutions doivent imposer des styles de comportements sexuels favorables pour que les populations cessent d’être contaminées davantage par les MST et le VIH/Sida. La propagation rapide et dramatique du VIH/Sida peut aussi être redevable à la faiblesse des institutions.

Les mariages des jeunes sont réglementés dans la plupart des pays africains par des textes portant organisation de l’état civil et diverses dispositions relatives à l’état des personnes physiques (Mbarga, 1991). Il existe encore cependant des pays africains où la législation sur le mariage des jeunes est inexistante. Il existe aussi des pays où les législations sont favorables à l’entrée précoce des jeunes en union.

Il existe aussi des lois en matière de consentement des jeunes. Au Cameroun, par exemple, tout mariage des jeunes doit être précédé d’une publication d’intention des époux de se marier, par voie d’affichage au centre d’état civil et dans les lieux de naissance des intéressés. La publication de ce mariage vis-à-vis du tiers a été organisée en vue de lui permettre d’y faire éventuellement opposition. Il existe également des lois concernant la protection sociale des enfants. Mais très peu de pays africains en disposent. Même là où elles existent, leur application est limitée par l’indisponibilité des ressources financières. Il s’agit, par exemple, des lois relatives à la rééducation et à la réadaptation professionnelle des jeunes, des mesures de lutte contre la déperdition scolaire et celles relatives à la création des comités des conseillers conjugaux.