2.3.1.3- Les stratégies camerounaises de lutte contre le VIH/Sida

Au cours des deux dernières décennies, le problème de la lutte contre le VIH/Sida a occupé une place importante dans le débat et les politiques nationaux. C’est ainsi qu’un programme national de lutte contre cette pandémie (PNLS) a été mis en place par le gouvernement et est actuellement en exécution à tous les niveaux.

Présentation sommaire du PNLS

Le Programme National de Lutte Contre le Sida en cours couvre la période allant de 2006 à 2011. Il a pour but de maintenir le taux de prévalence par le VIH en dessous de 10 % au sein de la population camerounaise.

C’est un programme stratégique et multisectoriel dont les composantes sont :

L’action du Gouvernement Camerounais

Il nous serait très difficile de présenter exhaustivement les différentes actions gouvernementales depuis l’avènement de la pandémie au Cameroun. Il importe toutefois, d’insister sur les plus saillantes. L’action gouvernementale de (1990 à 2006) se résumerait de la façon suivante :

Ainsi, de ces groupes à risques, les leaders éducateurs ont été formés et équipés du matériel éducatif (affiches, dépliants, pénis artificiels, albums, etc.) pour la sensibilisation de leurs pairs.

Plusieurs ONG de tous les horizons participent également à la lutte contre le VIH/Sida au Cameroun, afin de participer de façon efficiente à la préservation des ressources humaines nationales et par là, contribuer encore plus à la lutte contre la pauvreté et aux efforts de développement de la nation toute entière. Après ces propos sur la prévention et les stratégies de lutte contre le VIH/Sida, intéressons-nous maintenant au diagnostic du VIH/Sida.

*Le diagnostic du VIH/Sida

Aujourd’hui, au Cameroun, plus d’un patient sur deux ignore qu’il est séropositif au moment où survient une infection opportuniste. Il n’y a pas de dépistage obligatoire au Cameroun, si ce n’est lors d’un don de sang, de sperme ou d’organe. Il est donc de la responsabilité de chacun de se poser la question de son propre statut sérologique vis-à-vis du VIH, en allant faire un test de dépistage. Au Cameroun, le dépistage se fait dans les hôpitaux, les laboratoires, des centres de dépistages anonymes et gratuits, dans les rues et marchés (lors des campagnes de prévention).

Le diagnostic de l’infection à VIH fait appel à la détection dans le sang des patients des anticorps dirigés contre le VIH. La législation française actuelle exige l’utilisation de deux trousses sérologiques différentes lors des tests de dépistage, car le test Elisa, s’il présente une sensibilité de 99,9% c’est-à-dire qu’il ne passera pas à côté d’une personne infectée), peut donner des résultats faussement positifs, en particulier lors de grossesses multipares. Pour éliminer ce risque de résultat faussement positif, un second prélèvement pour confirmation par un Western-blot est effectué. Ces tests sont des tests à limite, c’est-à-dire que la séropositivité est déclarée si le taux d’anticorps dépasse une certaine valeur fixée par le fabriquant du test. Ces tests n’ont pas pour but de détecter la présence du VIH lui-même.

Par ailleurs, la mise en évidence par PCR (polymérase Chain Reaction) de petits fragments d’ARN viral est le test permettant de suivre l’intensité de la réplication virale dans l’organisme infecté (charge virale). Ce test, couplé à la mesure du taux de Lymphocytes T CD4+, est essentiellement utilisé pour suivre l’évolution virologique d’un patient avant ou après la mise sous traitement. Il ne peut être utilisé comme moyen de diagnostic.

*Les traitements du VIH/Sida

Il n’y a pas à l’heure actuelle de traitement permettant de guérir du Sida, malgré l’existence de traitements comme les trithérapies rétrovirales qui permettent de contenir l’action du virus avec plus ou moins d’efficacité ; on dénombre de nombreux morts chaque jour en particulier dans le tiers monde. Des recherches continuent pour la mise au point d’un vaccin, mais les progrès dans ce domaine sont très lents. Les traitements ne doivent pas être pris dès le début de la séropositivité, car ils ont de nombreux effets secondaires, à court et moyen terme. La prise ne débute que lorsque le médecin le juge nécessaire, en évaluant cette nécessité sur les bilans sanguins effectués et notamment le rapport charge virale / Taux de CD4. Une fois le traitement débuté, il doit être poursuivi à vie, avec une très grande régularité (car une pause pendant le traitement peut rendre le virus « résistant »).

Les risques de transmission mère-enfant sont de 20 % à 40 %. A l'aide d'un traitement préventif, le risque de transmission peut être considérablement réduit. Un traitement antirétroviral associé à la césarienne et l'allaitement artificiel permet de réduire le risque de transmission à moins de 1 %. La durée courte du travail et le délai court de prise en charge après la rupture de la poche des eaux sont des facteurs de protection contre la transmission maternofoetale.

Nous retenons qu'il n'existe pas de traitement approprié pour guérir du Sida. Cependant, les multithérapies permettent de ralentir la vitesse du virus. Le meilleur traitement à l'heure actuelle reste la protection par le port du préservatif. C'est dans cette optique que notre travail veut mettre en lumière tous les facteurs susceptibles de favoriser la résistance à l'usage du préservatif chez les adolescents, afin de proposer des solutions en vue de l'éradication du VIH/Sida chez les adolescents en particulier et les humains en général. Toutefois, il est toujours important de nous intéresser sur les problématiques développées en sciences humaines.