3.4.6- Le « Health Belief Model » (HBM)

Les concepteurs du HBM ont été plutôt fascinés par le manque répandu des individus à s’engager dans les mesures (les décisions) de protection sanitaire. Le HBM est influencé par les travaux de Lewin, qui déclare que c’est le monde du percepteur qui détermine son comportement. C’est donc à la suite des travaux de Lewin, que Hochbaum initie la première recherche sur le HBM en 1952 pour une tentative d’identification des facteurs sous-tendants la décision des individus pour obtenir une radiographie de la poitrine pour le dépistage précoce de la tuberculose.

Tout comme Lewin, les premiers chercheurs (Hochbaum, Rosenstock et Kegeb) ont inclus dans ce modèle un composant fort du monde perceptif de l’individu se comportant. Plus tard, ils ont inclus la motivation comme un autre composant important. Ils se sont également intéressés à la dynamique de l’individu, croyant que ses expériences antérieures influencent son action. C’est ainsi que le HBM a été appliqué à toutes les études et à tous les types de comportement de santé. Il ressort de ces travaux que la motivation qu’a une personne pour entreprendre un comportement de santé peut être divisée en trois principales catégories : les différentes perceptions, les comportements de modification et la probabilité d’action.

Le HBM est un modèle psychologique qui essaye d’expliquer et de prévoir des comportements de santé en se concentrant sur les attitudes et les croyances des individus. Le HBM a été développé dans les années 50 en tant qu’élément d’un effort pour les psychologues sociaux dans le service de santé publique des Etats-Unis pour expliquer le manque de participation publique aux programmes de criblage et de prévention de santé. Depuis lors, le HBM a été adopté pour explorer de comportements de santé à court et à long terme y compris les comportements sexuels à risques élevés et la transmission du VIH/Sida. Les variables principales du HBM sont présentées comme suit (Rosenstock, Strecher et Becker, 1994) :

Le HBM était l’un des premiers modèles qui ont adapté la théorie des sciences comportementales aux problèmes de santé, et reste l’un des cadres conceptuels les plus largement identifiés du comportement de santé. La préoccupation principale de ce modèle était d’augmenter l’utilisation des services préventifs. Les concepteurs de ce modèle ont supposé que les gens craignent les maladies et que les actions de santé doivent être motivées en fonction du degré de crainte des individus (menace perçue) et de potentiel prévu de réduction de crainte au niveau des actions, pour que ce potentiel soit supérieur à des obstacles pratiques et psychologiques à agir (les avantages nets). A partir de l’exploration et de l’application de ce modèle, il est très difficile de comprendre les raisons de la résistance à l’adoption des conduites préventives du VIH/Sida chez les individus.

Le HBM a été appliquée à une variété de programmes d’éducation sanitaire comprenant l’éducation sexuelle. Puisqu’il est basé sur les motivations à agir des personnes (comme les motivations pour le port du préservatif). Il peut être un bon ajustement pour les programmes d’éducation à la sexualité qui se focalisent sur les aspects ci-dessous :

Le HBM n’est pas un bon ajustement pour les programmes complets d’éducation sexuelle qui couvrent une variété d’information liée à la sexualité mais son action n’est pas spécifiquement orientée. L’application du HBM à l’abstinence sexuelle est possible mais n’est pas nécessairement un bon ajustement. Les adolescents s’abstiennent sexuellement pour plusieurs raisons : personnelles, religieuses, logistiques pas toujours pour éviter principalement une menace perçue des résultats négatifs de santé.

L’un des problèmes qui affectent le HBM est que des questions différentes sont employées dans différentes études pour déterminer la même croyance ; par conséquent, il est difficile de concevoir les essais appropriés du HBM et de comparer ses résultats à d’autres résultats d’études. Une autre raison pour laquelle la recherche ne soutient pas toujours le HBM est que les facteurs autres que la croyance de santé influencent également et fortement des pratiques en matière de comportement de santé. Ces facteurs peuvent inclure : influences spéciales, facteurs culturels, statut socio-économique et les expériences antérieures. C’est ainsi que nous trouvons nécessaire d’explorer une autre théorie comme la théorie sociale cognitive qui accorde un regard particulier aux facteurs sociaux pour mieux comprendre les raisons de la résistance au changement face au VIH/Sida.