3.5.3- De l’intention d’agir à l’action : les variables intermédiaires

Lorsqu’on s’intéresse aux écrits en psychologie sur les variables intermédiaires, on est d’emblée séduit par la définition proposée par Piéron (1979). Pour lui, une variable intermédiaire est une « variable construite pour résumer les relations entre la situation et un comportement, sans qu’elle ajoute rien aux constats » (Piéron, 1979, p. 474). Il s’agit également des variables hypothétiques visant à délimiter parmi les processus non observés (mais généralement avec des vues sur des indices éventuels) des modalités plus plausibles que d’autres. Une variable intermédiaire n’est pas un phénomène, mais un concept qui a pour but d’établir une relation entre deux ou plusieurs phénomènes (X et Y). Son rôle est d’établir une relation logique entre deux phénomènes. Le statut ontologique de cette variable est donc clair : il ne s’agit pas d’un phénomène mais d’une invention qui permet au scientifique de hausser temporairement le niveau d’explication de sa théorie. Toutefois, on peut mettre à l’épreuve une variable intermédiaire en vérifiant la précision de ses prédictions. Il convient également de préciser que le rôle de la variable intermédiaire au sein de la théorie est transitoire puisqu’elle devrait éventuellement être remplacée par un construit hypothétique à plus ou moins brève échéance. La problématique qui sous-tend l’architecture théorique de notre étude postule l’existence entre l’intention d’agir et l’action des variables intermédiaires exerçant une influence significative sur l’action (le comportement).