4.6.3.3- Le pré-test du questionnaire administré au « Temps 1 »

Pour Ghiglione et Matalon (2004), lorsqu’une première version du questionnaire est rédigée, c’est-à-dire, lorsque la formulation de toutes les questions et l’ordre de celles-ci est fixé, à titre provisoire, il est impératif de s’assurer que le questionnaire est bien appréciable et qu’il répond effectivement aux problèmes que pose le chercheur. Pour cela, une série de vérifications empiriques est nécessaire. Il s’agit donc d’essayer sur un échantillon réduit l’instrument prévu pour l’enquête.

Lorsqu’il s’agit d’une échelle d’attitude, le pré-test devient une épreuve délicate et difficile. Grawitz (2001, p.52) précise qu’ « alors que les questionnaires tentent de déceler ou prévoir les attitudes, les échelles, instruments plus rigoureux, veulent surtout les mesurer ». Comme dans le cas du questionnaire, le pré-test, ici, consiste à construire une première échelle et à la faire passer à quelques sujets afin de l’ajuster.

Nous avons tout d’abord construit un premier instrument de collecte des données comportant des échelles. Le mercredi 17 janvier 2007, aux élèves de la Seconde A 1 du lycée de Biyem-assi (au nombre de 86) nous l’avons testé. C’est alors que nous nous sommes rendu compte qu’ils n’étaient pas aptes à apporter des réponses objectives à nos échelles, dans la mesure où certaines de leurs réponses n’avaient aucun rapport avec les items mesurés ; ce qui nous a également amené à réaliser que ces items étaient mal formulés. Nous avons aussi constaté qu’ils étaient pour la plupart sexuellement peu actifs et non actifs, la tranche des personnes sexuellement actives étant très peu élevée. C’est la raison pour laquelle nous avons administré le questionnaire corrigé une semaine après (le mercredi 24 janvier 2007) à leurs aînés de la Terminale D 2 ,  ceux-ci nous ont apporté des réponses objectives et intéressantes. C’est à ce moment que nous avons décidé de travailler uniquement avec les adolescents-élèves des classes terminales.

Pour valider nos items, nous avons procédé à des opérations mathématiques pour évaluer la capacité de chaque item à mesurer effectivement l’attitude concernée. Dans cette optique, le calcul de la corrélation est indispensable. Daval et al. (1967, p. 217) stipulent que : « pour estimer la valeur de l’item, c’est-à-dire son pouvoir d’information sur l’attitude étudiée, nous calculerons sa corrélation avec la série de notes totales qui constituent le score ».

Pour calculer le coefficient de corrélation, nous allons nous inspirer de celui de Bravais-Pearson. Pour en savoir davantage, il serait nécessaire de présenter la technique des scores appliquée lors du dépouillement de nos items après le recueil des données pendant le pré-test et l’enquête définitive. Le principe, ici, consiste à additionner les notes obtenues par chaque participant aux différents items. La somme totale de ces notes constituera le score du participant. Tous les scores permettent donc de classer les participants.

Pour mieux expliquer cette méthode, nous allons prendre l’exemple de Loubet del Bayle (1986, p.89) comme une véritable illustration.

Tableau 7 . Illustration à la méthode des scores

Source : Loubet del Bayle (1986).

Lorsque r = 0 pour un item, cela signifie que l’item est inutilisable, autrement dit, il doit être simplement rejeté ou remplacé. L’item, dont il est question, est inadéquat pour mesurer l’attitude qui intéresse le chercheur. Ainsi, on peut conclure qu’il n’existe aucune relation entre lui et les autres. Plus r tend vers 1 ou –1, plus l’item concerné renseigne effectivement sur l’attitude mesurée. Les possibilités d’information des items sont faibles à mesure que r tend vers 0. C’est la raison pour laquelle certains items, après le pré-test, ont été annulés ou modifiés. Par ailleurs, le classement des items a été rectifié de manière à privilégier un ordre psychologique à un ordre logique, tout en respectant l’ordre habituel théoriquement et méthodologiquement conseillé dans l’étude du comportement planifié. Ceci, afin d’éviter chez l’enquêté un effet de structuration de la pensée d’un item à l’autre.