4.8.4- l’enquête définitive et ses difficultés

L’instrument étant revu et corrigé après le pré-test, l’échantillon sélectionné de la population parente, il ne restait plus qu’à procéder à l’administration définitive du questionnaire. Cette phase de recherche n’a pas été sans grandes difficultés.

4.8.4.1- L’administration du questionnaire

L’administration du questionnaire, comme l’affirment Ghiglione et Matalon (2004), peut se dérouler, soit au domicile du participant, soit dans les lieux publics. Dans cette recherche, nous avons penché pour la seconde option. Nous nous sommes intéressé aux adolescents-élèves des classes terminales de la ville de Yaoundé rencontrés respectivement dans leurs salles de classes, en plein cours, pendant la pause, pendant les heures de permanence. Ce choix ne s’est pas fait au hasard. Notre problématique porte sur les comportements intentionnels (comportement ultérieur) et sur la réalisation ou la non réalisation de ces comportements. Sur les plans théorique et méthodologique, il était difficile de mettre en évidence l’action des variables intermédiaires pendant la première phase de l’enquête. Il fallait automatiquement une seconde phase pour contrôler l’effet des variables intermédiaires sur les intentions annoncées. En rencontrant les adolescents dans les rues, à l’Eglise, dans les salles de cinéma, aux stades, dans leurs lieux de services, il n’aurait pas été très facile de rencontrer les mêmes participants trois mois après. En les rencontrant dans les salles de classe, la probabilité de les avoir trois mois après est très élevée. C’est pourquoi, nous avons opté rencontrer nos participants dans leurs établissements respectifs, et précisément, dans leurs salles de classe en plein cours. Cette option garantissait également l’objectivité de l’identification de nos participants. Pendant les deux phases de l’enquête, nous avons administré nos questionnaires aux adolescents-élèves présents lors de l’administration. Ceux qui étaient sortis, absents, exclus de la salle par l’enseignant présent pour quelques raisons que ce soit, s’ils ne rentraient pas avant la fin de la passation du questionnaire, n’avait aucune chance de le remplir.

Avant d’aller dans les salles, nous adressions une demande d’administration du questionnaire au responsable (principal ou proviseur) de l’établissement deux semaines avant le jour fixé pour l’enquête dans le dit établissement. Nous y joignons évidemment un exemplaire du questionnaire. Ce n’est qu’après l’accord du responsable que ce dernier généralement nous confiait à un censeur, un surveillant général, un conseiller d’orientation, un chef de discipline ou un surveillant de secteur. C’est avec le concours de cette personne, désignée à cet effet par le responsable de l’établissement, que nous tirions au hasard la ou les salles de classe devant abriter l’administration du questionnaire. Après le tirage au sort, il fallait contrôler l’emploi du temps pour voir le jour de convenance (jour où les programmes ne sont pas trop surchargés et fatiguant pour les élèves). Le jour venu, nous nous rendions en salle, en compagnie de la personne désignée, qui nous présentait aux élèves comme doctorant sollicitant leur aide par le simple fait de remplir le questionnaire que nous allions leur distribuer. Les participants avaient entre 15 et 20 minutes pour remplir, même si certains allaient au-delà ou bien remplissaient avant le temps qui leur était imparti.

Selon Nworgu (1991), il y a deux modes d’administration du questionnaire : l’administration directe et l’administration indirecte. Pour Quivy et Van Campenhoudt (1995, p.191), le questionnaire est dit d’«administration indirecte » lorsqu’un enquêteur le complète lui-même à partir des réponses qui lui sont fournies par le répondant. Il est dit d’ «administration directe » lorsque le répondant le remplit lui-même. Le questionnaire lui est alors remis en main propre par un enquêteur chargé de fournir toutes les explications nécessaires. Ce deuxième mode d’administration a retenu notre attention scientifique. Cette manière de procéder offre l’avantage qu’elle permet de s’assurer que c’est le participant qui apporte effectivement les réponses aux questions et elle élimine l’écueil de la transcription (qui n’est pas toujours fidèle) par l’enquêteur des réponses de l’enquêté. Nous expliquions au préalable aux répondants l’objet et partiellement les objectifs de notre étude avant de leur remettre éventuellement le questionnaire lorsqu’ils marquaient leur accord pour participer à l’enquête. Même pendant que les répondants remplissaient les questionnaires, ils pouvaient nous solliciter pour des questions qu’ils ne comprenaient pas. Chaque fois, nous leur donnions et rappelions les instructions concernant la manière de remplir les questionnaires.

L’enquête s’est déroulée du 31 janvier 2007 au 15 février 2007 pour la première phase, et du 03 mai 2007 au 18 mai 2007 pour la deuxième. Le tableau ci-dessous nous présente clairement les différentes périodes de l’enquête.

Tableau 10 . Répartition des différentes périodes de l’enquête