4.8.4.2- Les difficultés rencontrées pendant l’enquête

Malgré les dispositions qui ont été prises pour contourner les obstacles de terrain, notre enquête ne s’est pas déroulée sans difficultés. La principale difficulté à laquelle nous avons été confronté a été la réticence de certains responsables d’établissements à nous donner leur approbation. Le refus par exemple du responsable (principal) du Collège Monseigneur François Xavier Vogt de coopérer, qui en nous interdisant l’accès aux élèves, a justifié son comportement par le fait qu’il trouvait que notre questionnaire était « sexiste », et pouvait susciter la pratique de la sexualité chez ces « jeunes-élèves ». Il trouvait également que notre questionnaire faisait l’éloge de l’acte sexuel.

A côté de la réticence de certains responsables d’établissements, il faut aussi ajouter celles des élèves. Certains élèves ont refusé de participer, d’autres remplissaient uniquement l’identification. En refusant de coopérer, ces derniers perturbaient leurs camarades concentrés qui répondaient aux questions. Ils jugeaient ceux-ci de sexeurs.

Il nous a été très difficile d’administrer un questionnaire comme le nôtre portant exclusivement sur la sexualité. Certains élèves, en dépit des efforts réalisés pour moderniser la sexualité, la considèrent toujours comme un sujet tabou, sacré, caché qui ne doit pas être débattu publiquement. C’est la raison pour laquelle les élèves qui voulaient bien participer étaient parfois obligés de couvrir (cacher) leurs questionnaires comme pendant les examens, ceci, de peur que leur voisin (camarade) soit au courant de leur vie sexuelle. Nous avons même pensé mettre les questionnaires dans l’enveloppe mais ceci n’aurait pas résolu le problème ; puisqu’il fallait négocier les infrastructures pour que les élèves soient pleinement à l’aise pendant l’administration.

Une autre difficulté rencontrée était la précarité des infrastructures. Il nous arrivait d’entrer dans des salles de classe où la circulation n’était pas aisée. Nous ne pouvions pas, par exemple, contrôler les réactions des élèves qui se trouvaient au fond de la classe. Pour avoir leurs questionnaires, il fallait solliciter l’aide de leurs camarades et ces derniers voulaient bien regarder la question 1.8 « Avez-vous déjà eu des rapports sexuels ? ». Quelle que soit la réponse, ils éclataient de rire, ce qui pouvait perturber les élèves des autres salles de classe.

Une autre difficulté était la non participation de certains enseignants. En effet, les heures retenues pour l’administration du questionnaire étaient aussi sollicitées par certains enseignants pour leurs cours de rattrapage, des évaluations ou la correction des interrogations. Dans cette condition, les élèves de terminale préféraient être pris par leurs enseignants que par nous. Puisqu’ils accordaient la priorité à leur examen de fin d’année qui bien entendu les inquiétait.

En outre, nous avons noté l’irrégularité de la participation des élèves pendant les deux phases de l’enquête. En effet, lors de la deuxième phase, nous avons constaté l’absence majeure des élèves qui avaient participé à la première phase de l’enquête, et le refus catégorique de certains d’entre eux qui sont bien présents de participer pour le compte de la deuxième phase de notre enquête. Tandis que les élèves absents à la première phase se sont avérés beaucoup plus présents à la deuxième phase.