6.1.1.4- Décision du port du préservatif et but de l’action

Un test du khi-deux confirme, au risque de 5%, l’influence du but de l’action sur la décision des adolescents-élèves de se protéger. Ainsi, seulement 37% des adolescents-élèves subissant par ailleurs une influence totale du but de l’action n’ont eu aucun rapport sexuel non protégé au cours des trois mois précédant la deuxième phase de l’étude.

Tableau 71 . Répartition des adolescents-élèves sexuellement actifs en fonction de l’influence du but de l’action et de la décision d’utiliser un préservatif au cours des trois derniers mois précédant la deuxième phase.

Source : Nos calculs

Rappelons toutefois que l’influence du but de l’action, au regard du seul test de khi-deux (comparaison des risques de première espèce), est plus faible que celle de la pression psychosociale ou du contexte de l’action.

A la lumière de ces résultats, le but de l’action exerce une influence significative sur la décision de porter un préservatif pendant les rapports sexuels. Cette significativité se justifie par le fait que consciemment ou inconsciemment chaque rapport sexuel a un but. La finalité du rapport sexuel est généralement, le plaisir qu’il procure. Si à la fin du rapport sexuel, il n’y avait pas cette satisfaction, plusieurs adolescents n’auraient pas eu de rapports sexuels. Ils ont déclaré pour la plupart avoir des rapports sexuels non protégés pour la simple raison d’espérer avoir plus de plaisir. C’est donc pour des buts émotionnels et sentimentaux parce qu’ils veulent exprimer ce qu’ils ressentent (la sensation qui les oriente vers l’autre) que les adolescents ont eu des rapports sexuels non protégés.

Bandura et Cervone (1983) ont montré que les buts exerçaient une influence sur les performances des individus. Dans certains cas de figure, ils se convertiraient en motivations. Dans le cas de la prévention au VIH/Sida, les motivations qui peuvent conduire à la résistance au port du préservatif sont le plaisir, la procréation, qui sont parfois plus décisifs que les dangers auxquels ils exposent les adolescents. Les adolescents déclarent avoir des rapports sexuels non protégés pour parvenir à la plénitude sexuelle et pour exprimer leurs sentiments. On peut dès lors penser que le risque de perdre un partenaire est plus élevé que celui d’avoir des rapports sexuels non protégés avec celui-ci.