6.1.2.2- Clarification de la méthode de test des Hypothèses

Considérons la variable dichotomique « changement », qui retourne 1 si le sujet a eu des rapports sexuels non protégés (deuxième phase) alors qu’il n’en avait pas l’intention (première phase), et 0 sinon, c'est-à-dire si le sujet n’a eu aucun rapport sexuel non protégé, conformément à ses intentions. Nous dirons respectivement que le sujet a eu un comportement anti-intentionnel lorsque la variable « changement » prend la valeur 1, et conforme lorsqu’elle prend la valeur 0.

Tester les neuf hypothèses opérationnelles de recherche revient tout simplement à voir si la variable « changement » est statistiquement dépendante de chacune des neuf variables « présumées de résistance au changement » prises séparément.

Au paragraphe 5.2.7, on a établi que la mesure de l’intention d’agir pouvait très bien être cernée à travers la seule variable « intentions du port du préservatif », puisque cette variable présentait le coefficient de corrélation le plus élevé avec chacune des trois autres variables prises séparément. Ainsi, on constate – et on l’a déjà relevé au paragraphe 5.4.5 – que 38% des adolescents-élèves ayant « l’intention de se protéger » ne l’ont malheureusement pas fait (comportement anti-intentionnel). Pour chacun de ces participants, la variable « changement » prendra la valeur 1, et pour les autres, elle prendra la valeur 0. Il est ici question d’établir l’existence ou non d’une relation de causalité (cause à effet) entre chacune des neuf variables opérationnelles et la variable « changement ». Nous effectuerons donc un test de khi-deux en vue d’évaluer la dépendance présumée entre la variable « changement » et chacune des variables opérationnelles prise séparément. Au terme de ces tests, nous conclurons, pour chaque facteur pris séparément, si le fait qu’il influence totalement (ou partiellement) la décision d’utiliser le préservatif a par ailleurs été à l’origine du comportement anti-intentionnel.

Considérons en guise d’exemple un facteur (la pression psychosociale). Ce facteur influence totalement la décision du port du préservatif chez certains individus, partiellement chez certains, et pas du tout chez d’autres. Nous désagrégerons ce facteur en deux variables dichotomiques, qui prendront la valeur 1 lorsque le facteur influence totalement la décision du port du préservatif, et 0 dans le cas échéant. Cette désagrégation nous permettra de tester la dépendance entre la variable « changement » et chacun des facteurs pris séparément mais en distinguant l’apport du type d’influence du facteur (sur la décision du port du préservatif) sur la manifestation du comportement anti-intentionnel. On pourra ainsi, par exemple, constater que la variable « changement » est dépendante de l’une des deux variables dichotomiques mais indépendante de l’autre, et vice-versa. On parlera alors, selon le cas, d’effet limité ou total.