6.1.3.4- HR 4 : Intention d’agir et influence du but de l’action

Nous voulons savoir si le but de l’action aurait, dans une certaine mesure, influencé les 38% d’adolescents qui avaient l’intention de se protéger au cours des trois mois à venir mais qui ne l’ont malheureusement pas fait.

Tableau 83. Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence totale du but de l’action et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs

Un test du khi-deux fait état d’une indépendance statistique formelle entre le fait d’être totalement influencé par le but de l’action et la manifestation d’un comportement anti-intentionnel. On conclut donc que le but de l’action, lorsqu’il influence totalement le sujet, n’influence pas du tout ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.

Tableau 84. Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence partielle du but de l’action et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs.

Un test du khi-deux montre qu’il y a une indépendance statistique très forte entre le fait d’être partiellement influencé par le but de l’action et la manifestation d’un comportement anti-intentionnel. On conclut donc que le but de l’action, lorsqu’il n’influence que partiellement le sujet, n’influence pas du tout ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.

Conclusion : le but de l’action n’a donc aucun effet sur la manifestation par le sujet d’un comportement anti-intentionnel.

Les résultats des différents tests du khi-deux indiquent formellement que le but de l’action n’a aucun effet sur la réalisation d’un comportement « anti-intentionnel ». C’est à la lumière de ces résultats que nous infirmons notre quatrième hypothèse de recherche (HR4). En d’autres termes, nous concluons que : il n’existe pas entre l’intention d’agir et l’action un but de l’action qui conduit à la réalisation d’un comportement « anti-intentionnel».

Le fonctionnalisme est le système psychologique qui étudie les buts du comportement et l’adaptation d’un organisme à son milieu. Pour les fonctionnalistes, la psychologie a pour but de répondre aux questions « que fait l’homme ? » et « Pourquoi le fait-t-il ? ». La réponse à la seconde question montre que tout comportement a un but. Le comportement sexuel, c’est-à-dire l’acte sexuel en dehors de certains contextes a un but qui peut être émotionnel, sentimental etc. Ces buts peuvent empêcher dans certains cas l’intention de porter un préservatif de parvenir à ses fins, dans la mesure où les adolescents dans les analyses précédentes ont déclaré ne pas penser au préservatif lorsqu’ils envisagent ressentir plus de plaisir ou exprimer leurs sentiments vis-à-vis de leurs partenaires.

Ces résultats laissent penser que l’intention de porter un préservatif pour se protéger contre le VIH/Sida est plus significative que le plaisir et les sentiments chez les adolescents-élèves. Il est aussi vrai que le Sida fait de sérieux ravages sur le plan humain et que la prévention devrait être privilégiée au plaisir et aux sentiments. C’est la raison pour laquelle malgré le fait que le but de l’action (émotionnel, sentimental) soit inventorié comme variable présumée exercer une influence sur la décision de porter un préservatif, il n’a eu aucun effet sur le comportement « anti-intentionnel » (ne pas se protéger pendant l’acte sexuel). Il est paradoxal de conclure que le but de l’action (le plaisir, les sentiments, etc.) n’a eu aucun effet sur la décision d’avoir des rapports sexuels non protégés. Les recherches antérieures confirment que le préservatif diminue le plaisir et que les individus qui ne l’utilisent pas le font pour des fins émotionnelles ou sentimentales.