6.1.3.8- HR 8 : Intention d’agir et influence des circonstances de l’action

Nous voulons savoir si les circonstances de l’action auraient, dans une certaine mesure, influencé les 38% d’adolescents qui avaient l’intention de se protéger au cours des trois mois à venir mais qui ne l’ont malheureusement pas fait.

Tableau 91 . Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence totale des circonstances de l’action et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs

Un test du khi-deux fait état d’une indépendance statistique formelle entre le fait d’être totalement influencé par les circonstances de l’action et la manifestation d’un comportement anti-intentionnel. On conclut donc que les circonstances de l’action, quand bien même elles influencent totalement le participant, n’influencent pas du tout ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.

Tableau 92. Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence partielle des circonstances de l’action et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs

Un test du khi-deux montre qu’il y a une indépendance statistique très forte entre le fait d’être partiellement influencé par les circonstances de l’action et la manifestationd’un comportement anti-intentionnel. On conclut donc que les circonstances de l’action, lorsqu’elles n’influencent que partiellement le participant, n’influencent pas du tout ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.

Conclusion : les circonstances de l’action n’ont donc aucun effet sur la manifestationpar le participantd’un comportement anti-intentionnel.

Du calcul des différents khi-deux, il est clair que les circonstances de l’action (moment, occasion particulière) n’ont aucun effet sur la réalisation d’un comportement « anti-intentionnel ». Ce qui veut dire que l’intention quelque soit les circonstances peut conduire à la production de l’action intentionnelle. En d’autres termes, les pressions des circonstances dans lesquelles se produit une action n’ont aucune influence sur l’intention d’action préalablement élaborée. C’est la raison pour laquelle nous pouvons conclure : il n’existe pas entre l’intention d’agir et l’action des circonstances qui conduisent à la réalisation d’un comportement « anti-intentionnel ». Cette conclusion permet d’infirmer notre huitième hypothèse de recherche (HR8).

Les résultats montrent que les pressions du moment de l’action n’altèrent pas la réalisation de l’intention. L’intention ne tient pas compte des circonstances pour se réaliser. Elle se réalise indépendamment des circonstances. L’intention doit donc être perçue comme un état quasi permanent de préparation à l’action. Elle ne constitue pas un vécu concret mais un dispositif existentiel, une disponibilité à réagir d’une façon particulière. Elle est donc une force (énergie) qui catalyse, organise et oriente l’action.

Il est tout de même important de préciser que bien que les circonstances de l’action n’aient pas eu d’effet significatif sur l’action « porter un préservatif », elles ont été inventoriées dans les analyses précédentes comme facteur influençant la décision du port du préservatif. Ce qui veut dire que leur influence sur la décision de porter un préservatif est fonction de la qualité d’intention vis-à-vis du port du préservatif. En d’autres termes, leur influence sur l’action n’a de sens que si elle émerge dans la même direction que l’intention. Dans le cas contraire, elle sera sans effet sur l’action. Il est donc possible de conclure que placés dans des circonstances différentes, les adolescents qui ont l’intention de porter un préservatif vont toujours le porter.

D’une manière générale, les circonstances ne sont pas des variables explicatives de la résistance à l’usage du préservatif chez des personnes ayant de bonnes intentions d’usage et qui malheureusement ne l’ont pas utilisé pendant les rapports sexuels.