6.1.3.9- HR 9 : Intention d’agir et influence des antécédents de l’objet

Nous voulons savoir si les antécédents de l’objet auraient, dans une certaine mesure, influencé les 38% d’adolescents qui avaient l’intention de se protéger au cours des trois mois à venir mais qui ne l’ont malheureusement pas fait.

Tableau 93 . Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence totale des antécédents de l’objet et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs.

Un test du khi-deux fait état d’une dépendance statistique forte (niveau de confiance de 95%) entre le fait d’être totalement influencé par les antécédents de l’objet et la manifestation d’un comportement anti-intentionnel. Ainsi, 52% des participants totalement influencés par les antécédents de l’objet, et qui avaient l’intention de se protéger régulièrement à l’aide d’un préservatif ne l’ont malheureusement pas fait. Par ailleurs, 58% des participants sur qui l’influence des antécédents de l’objet n’était pas totale, et qui avaient l’intention de se protéger régulièrement à l’aide d’un préservatif, ont bel et bien tenu leurs promesses. On conclut donc que les antécédents de l’objet, lorsqu’ils influencent totalement le participant, influencent par ailleurs négativement ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.

Tableau 94 . Répartition des adolescents-élèves en fonction de l’existence d’une influence partielle des antécédents de l’objet et de la manifestation d’un comportement anti-intentionnel.

Source : Nos calculs

Un test du khi-deux montre qu’il y a une indépendance statistique très forte entre le fait d’être partiellement influencé par les antécédents de l’objet et la manifestation d’un comportement anti-intentionnel. On conclut donc que les antécédents de l’objet, lorsqu’ils n’influencent que partiellement le participant, n’influencent pas du tout ses bonnes intentions en matière de port de préservatif.Conclusion : les antécédents de l’objet ont un effet limité sur la manifestation par le participant d’un comportement anti-intentionnel.

A partir des résultats, il est évident de déclarer que les antécédents de l’objet ont un effet sur la relation future à l’objet. En d’autres termes, l’expérience qu’un adolescent a du port du préservatif peut conditionner son usage futur. Ce conditionnement ne tient pas compte de son intention. C’est ainsi que nous pouvons conclure que : il existe entre l’intention d’agir et l’action des antécédents de l’objet qui conduisent à la réalisation d’un comportement « anti-intentionnel  ».

Il est donc légitime de penser que le vécu de l’adolescent, ses expériences, son passé au préservatif et à l’acte sexuel avec préservatif exercent une influence significative sur le port ultérieur du préservatif. Ce qui veut dire que, après une action, peut se développer de nouvelles intentions qui relèveraient de la finalité de la dite action, ou encore l’intention si elle aboutit à une réalisation déplaisante perd son contrôle sur la dite action. C’est donc la raison pour laquelle les adolescents, malgré leurs bonnes intentions de porter un préservatif se sont plus référés à leur vécu au préservatif (préservatif percé, tombé, ayant ralenti, freiné ou empêché la satisfaction) pour agir qu’à leurs intentions.

L’intention dans son accomplissement est influencée par les antécédents de l’action qu’elle porte. Car chaque intention est porteuse d’une action. La résistance au changement de comportement est donc non seulement fonction de l’intention mais aussi et surtout fonction des antécédents, du passé de l’action et/ou de l’objet qui déclenche l’action.