1.2. Problématique

1.2.1. Problématique de l’étude

Dans le livre intitulé «  Méthodes de recherche en psychologie » dirigé par Robert J. et Ursula Hess (2000 : 61),Mc. Guigan souligne que la notion de « problème de recherche » fait référence à un trou de connaissances scientifiques sur une question spécifique. Ainsi,

‘« Il se peut que l'on n’ait pas assez d'informations sur une question, ou que les connaissances existantes soient dans un état tel qu'elles ne peuvent êtres utilisés pour y répondre. Quoi qu'il en soit, le problème existe : une insuffisance de connaissances scientifiques qui empêche de répondre à une question ».’

Toute recherche scientifique commence en effet là où d'une part, il existe déjà un certain niveau de connaissances et où d'autre part, ces connaissances indiquent qu'il y a quelque chose que l'on ne connaît pas. En ce qui nous concerne, plusieurs sources de réflexion nous ont conduite à choisir ce problème de recherche. C’est premièrement un intérêt personnel que nous portons sur la problématique de la compréhension orale dans le domaine de la didactique des langues de manière générale. Notre curiosité a été attirée par un phénomène intrigant dans l'enseignement/apprentissage des langues étrangères et secondes : les difficultés de compréhension orale.Il a semblé que le problème principal était lié à la polysémie du terme « compréhension » et aux niveaux auxquels on applique ce terme.

Une deuxième source réflexion a généré nos idées de recherche : les observations faites pendant nos travaux antérieurs sur l'analyse du cours magistral dans le cadre de la préparation du DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies en 2001). Les résultats de ces travaux soulignaient que le fonctionnement complexe du cours magistral pouvait engendrer des difficultés de compréhension orale pour tout étudiant et surtout pour les non natifs. Cette réflexion a été alimentée par des discussions que nous avions eues avec notre directeur de recherche pendant cette période, sur la problématique de l'enseignement de la compréhension orale.

La question qui se posait était celle de savoir si ce que faisaient les professeurs de langue pendant leur cours (malgré l’estime et la considération qui leur sont dues) relevait réellement de l’enseignement de la compréhension orale ou si leurs cours de compréhension orale ne se limitaient-ils pas à tester la compréhension orale des documents sonores qu’ils proposaient aux étudiants. Notre sujet de recherche a presque surgi de ces discussions : la résolution était de demander aux étudiants ce qu’ils en pensaient et d’aller observer ce qui se passait réellement sur le terrain.

Nous avons enfin eu l'impression après de nombreuses lectures qu'il y avait un trou ou en tout cas une insuffisance de connaissances scientifiques sur la question de la méthodologie d'enseignement de la compréhension orale. Cette insuffisance de connaissances empêchait de répondre de façon simple, claire et précise à deux questions qui nous semblaient importantes, à savoir : qu'est-ce qui pourrait gêner la compréhension orale d'un cours magistral et quelle pourrait être la méthodologie d'enseignement de langue étrangère qu'on devrait adopter pour faciliter l'acquisition de cette compétence.

Ce travail va consister à essayer de proposer des réponses à ces préoccupations, un objectif qui se trouve conforté par la constatation que l’enseignement de la compréhension orale est une entreprise qui se heurte encore à plusieurs difficultés et qu’«  au nombre des difficultés que l'on rencontre dans l'apprentissage d'une langue étrangère, celles qui touchent la capacité de compréhension orale apparaissent aux yeux de bien des gens, apprenants autant qu'enseignants, comme étant de loin les plus importantes. Cette problématique ainsi dégagée va être éclairée par une définition des termes clés de l’étude, ce qui fera l’objet de la section suivante.