Extrait n°6 du cours de droit public, Lyon 2

Ligne 323 (du corpus d’analyse)

y a des morceaux qui ont écrits à siècles différents

eh bien parmi les morceaux qui composent

composent le premier livre qu’on appelle le

Pentateuque

ça relève de la culture générale ça

le pentateuque c’est le nom qu’on donne aux premiers livres de la bible

et dans ce Pentateuque là on trouve des dispositions étroitement juridiques

et y en a une que vous connaissez notamment ça s’appelle le décalogue

pas que vous connaissez j’espère

le décalogue c’est les dix commandements

bien les dix commandements ont une très forte connotation juridique

mais à côté même des dix commandements y a quantités de dispositions qui sont presque rédigés sous forme d’articles de lois tels qu’on le connaissons aujourd’hui

et comme je vous disais tout à l’heure à propos du code d’Amourabi

on trouve par exemple dans cette partie ancienne de la bible des dispositions qui régissent le prêt

le prêt d’animaux hein

le prêt de bœufs par exemple pour labourer la terre

qui régissent la réparation que l’on doit si l’on casse une jambe à quelqu’un

si l’on lui casse un bras on devrait

tant d’épis de blé pour réparer le préjudice etc.

donc tout ça figure dans un texte

un texte de l’époque ancien

enfin ancien pour nous qui comptons les décennies mais qui n’est pas évidemment très ancien à l’échelle de l’humanité

et on pourra ensuite remonter encore le temps ou essayer de la faire parce que vous savez bien que plus on remonte temps

il est plus difficile de trouver des traces de ces sociétés anciennes qui ont disparu depuis belle lurette

notamment des traces écrites

parce que d’abord l’écriture elle-même ne paraît pas avoir été connu depuis beaucoup plus longtemps que cette période que j’envisage

le début du deuxième millénaire avant notre ère hein et donc les preuves

les traces sont de plus

en plus ténues et donc difficiles à trouver

ça veut dire quoi ?

quand on se penche sur les résultats de cette recherche historique

c’est que aussi loin qu’on puisse remonter dans l’histoire

aussi loin qu’on puisse remonter dans le temps on trouve des traces de droit

on trouve des traces du droit qui n’ont

pas toujours été dans la forme que l’on connaît aujourd’hui

ça peut être simplement une disposition des choses pourquoi des gens ont été enterré de telle ou telle manière

on les retrouve dans les nécropoles anciennes

pourquoi est-ce qu’ils étaient enterrés sur le côté pliés en deux dans la forme fœtale

ça correspond à des prescriptions

à des obligations religieuses mais aussi juridiques

donc il semble bien que aussi loin qu’ou puisse aller on retrouve la présence de dispositions de droit

de dispositions juridiques

je profite de l’emploi de ces deux termes comme je vous l’annonçait tout à l’heure

pour vous préciser que juridique

le mot juridique et de droit ça veut dire la même chose hein sont

t employés comme tout le monde d’ailleurs l’un pour l’autre

ç’a exactement le même sens

juridique c’est un adjectif qui vise

qui permet de désigner

qui permet de désigner tout ce qui se rapporte au droit dans un sens très très large c’est vrai

on peut conclure de cette espèce d’échappée historique que je viens de faire très loin dans le temps hein

on peut conclure inévitablement que

enfin inévitablement avec peu de chance de se tromper tout de même

parce qu’il n’y a pas de preuves scientifiques encore une fois

on peut conclure avec de peu de chance donc de faire d’erreur que euh le droit est apparu avec les relations sociales

des relations entre les hommes

et des relations entre les hommes sont nées avec l’humanité cela va de soi

l’homme n’a jamais été un être unique

donc dès que la première société s’est formée

il y’a fort à parier pour que elle ait eu recours à des premières formes de droit

des premières formes

d’organisations juridiques de ses relations internes

de ses relations aussi extérieures

donc ça nous emmène à examiner le problème du droit sous un autre angle historique tout en gardant cette plongée dans le temps

on va voir dans une section première que le droit répond d’abord à une aspiration matérielle qui est tout simplement l’aspiration à la sécurité

donc section 1 l’aspiration à la sécurité

et nous verrons dans une section 2 plus tard

que le droit n’a pas que cette seule dimension matérielle mais qu’il est aussi l’expression d’une idéologie au sens large de ce terme

d’une idée si vous préférez

d’une projection du sort de l’homme dans l’avenir et qui répond à une l’aspiration à la justice

donc section 1 je reviens l’aspiration à la sécurité

alors l’aspiration à la sécurité je ne sais pas ce que vous en pensez

mais c’est un peu commun de dire ça

c’est l’aspiration de tout le monde

ceux qui n’aspirent pas à la sécurité sont ceux qui s’estiment les plus forts

ceux qui n’ont rien à craindre du monde qui les entoure

ceux-là ne souhaitent pas bénéficier d’une sécurité particulière

parce qu’ils trouvent en eux–mêmes des ressources de s’épanouir sans rien craindre de l’extérieur

mais le lot commun

le sentiment général partagé par la quasi totalité d’une population dans une société donnée c’est cette aspiration

ce souhait de pouvoir vivre paisiblement avec ses capacités sans craindre à tout moment d’être agressé par autrui ou par la nature environnante

et c’est ce dernier aspect que je vais développé dans un premier point

dans un premier paragraphe

nous allons voir le rapport qui existe entre le droit et la précarité matérielle

donc paragraphe premier droit et précarité matérielle