2.2. Bilan du tourisme kenyan depuis son indépendance.

Le tourisme de nature constitue depuis les années 1950 un secteur important de développement au Kenya. Même avant l’indépendance en 1963, le Kenya avait mis en place le Ministère du Tourisme et de la Faune – Ministry of Tourism and Wildlife – en 1958160. Depuis lors, la flore et la faune sont étroitement associées au tourisme, comme en témoigne les identités de ce ministère dans les gouvernements consécutifs. En 2003, le nom a changé en ‘Ministère du Tourisme et de l’Information’ – Ministry of Tourism and Information –, avant de reprendre l’ancien titre en 2004. Depuis 2008, ce ministère est simplement connu comme le ‘Ministère du Tourisme’ – Ministry of Tourism (MoT) – bien que la plupart des professionnels favorisent l’amalgamation des deux secteurs (tourisme et la faune sauvage).

A partir de 1965 se met en place une forte fréquentation dans quelques parcs au Kenya. Aujourd’hui, ce pays reçoit 4% des arrivées touristiques en Afrique. Par contre, le développement touristique du Kenya est considéré comme étant dans la phase initiale de croissance, selon le modèle de Butler sur la vie des destinations touristiques. Ce pays proposant des safaris dans ses parcs n’a pas encore atteint un niveau de flux touristique considérable comparé à d’autres pays africains plus fréquentés tels que la Tunisie, le Maroc, l’Afrique du sud et le Botswana. En 2005, le Kenya a enregistré 1.536.000 touristes internationaux, devenant ainsi le sixième pays d’Afrique le plus fréquenté cette année là derrière l’Afrique du sud (7.369.000 touristes), la Tunisie (6.378.000 touristes), le Maroc (5.843.00 touristes), le Botswana (1.675.000 touristes) et le Zimbabwe (1.559.000 touristes)161. Egalement, selon l’indice compétitif de destinations touristiques développé par World Economic Forum (WEF) dans le monde, le Kenya s’est placé à position 101 sur 130 derrière la Tunisie (39), l’île de Maurice (41), l’Afrique du sud (60), l’Egypte (66), le Botswana (87) et la Tanzanie (88)162. Le Kenya propose des safaris à l’intérieur d’un important réseau de parcs nationaux et de réserves protégées par la loi (carte 2) devenant l’une des destinations touristiques la plus développée dans l’Afrique subsaharienne.

A l’instar des autres secteurs de l’économie du Kenya, l’organisation du tourisme est de nature centralisée. Les offices du tourisme publics, au sens strict du mot, même dans la capitale du pays (Nairobi), sont totalement absents. Ce qu’on considère comme les offices du tourisme ne sont que des bureaux pour des fonctionnaires du tourisme. Le fonctionnement de ceux-ci reste éloigné des clients visitant différentes villes du pays. Ces bureaux ne possèdent ni cartes ni guides touristiques à la disposition des clients ; un obstacle dans la mise en tourisme des ‘nouvelles’ destinations au pays.

Pour renforcer l’efficacité de ce secteur, le gouvernement kenyan créa en 1965 le Kenya Tourism Development Corporation (KTDC) au sein du ministère du tourisme, comme une branche du développement touristique. Le but ultime était de kenyaniser, de financer  et de diversifier ce secteur pour pouvoir en faire bénéficier davantage les Kenyans. A l’heure actuelle, cette organisation gouvernementale possède plusières établissements touristiques y compris le Sunset hotel à Kisumu, Kabarnet hotel dans le Rift Valley, Kakamega Golf hotel à l’ouest du pays, Bufallo springs hotel, Mt. Kenya Safari lodge, Voi lodge et Ngulia Lodge dans le Tsavo ainsi que Mombasa Beach hotel. De plus, il dispose de 34% et de 33% des actions dans l’hôtel Hilton et Intercontinental respectivement. Aussi, selon KIPPRA, l’étude par Ikiara et al en 2007 dissipe les craintes que ce secteur est largement dominé par les étrangers. Leur rapport démontre que 60% des hôtels ainsi que 75% des Tour Opérateurs au pays appartiennent aux propréteurs Kenyans163.

En plus de cela, on a établi le Kenya Utalii College (KUC) en 1975, comme un centre d’excellence pour former le personnel pouvant travailler dans ce secteur. D’ailleurs, la branche culturelle dans le ministère a été conçu à Nairobi en 1971 sous le nom Bomas of Kenya’ (BoK). Ici, 37 danses culturelles sont présentées aux touristes dans son amphithéâtre de 4.000 personnes.

Par ailleurs, le Kenya Tourist Board (KTB) a été mis en place en 1996, avec la seule mission de promouvoir et de faire le marketing à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Celle-ci présente aux visiteurs du pays sept différents types de safari pratiqué au Kenya : the Kenya Wildlife Safari (la faune et la flore), the Kenya Scenic Safari (le paysage), the Kenya Culture Safari (les manifestations culturelles), the Kenya Sports Safari (les sports), the Kenya Beach Safari (la plage), the Kenya Adventure Safari (l’aventure), et enfin the Kenya Specialist Safari (les safaris spécialisés telles que ceux pratiqués par des ornithologues). Finalement, le Kenyatta International Conférence Centre (KICC) a été établi en 2003 comme un centre de congrès national et international.

Figure 2 : Evolution de la fréquentation touristique au Kenya (1960-2012)

Source: Kenya National Bureau of Statistics.

Le tourisme au Kenya, comme dans les autres pays, est de plus en plus confronté au fil des années à la question de sa compatibilité avec le développement des communautés locales et de la protection de l'environnement. L’écotourisme est alors souvent proposé comme une solution miracle capable de concilier le développement économique, la protection de l'environnement et le bien-être des communautés. En 1992, la première conférence nationale sur le thème de l’écotourisme et le développement durable eut lieu à Nakuru. A l’issue de cette conférence a été créé Ecotourism Society of Kenya (ESOK), maintenant connu sous l’appellation Ecotourism Kenya (EK). Cette association non gouvernementale fédère plusieurs institutions (les hôtels, les écologes, et les Tour Opérateurs …) y compris des individus sensibles à la question environnementale. En effet, Sindiga (un géographe et un fondateur du département du tourisme à l’université Moi) remarque que pour le Kenya, l’écotourisme n’est pas exactement le tourisme alternatif164, il constitue le principal secteur de tourisme du pays.

Au Kenya comme ailleurs, l'écotourisme a été célébré comme une panacée : une façon de financer la conservation et la recherche scientifique, de protéger les écosystèmes vierges et fragiles, de bénéficier aux communautés rurales, de promouvoir le développement dans le pays, de renforcer la sensibilité écologique et culturelle, d'insuffler à la conscience sociale et environnementale au sein du secteur touristique, de satisfaire et d'éduquer les touristes. Il reste important de savoir si l'écotourisme au Kenya peut être viable dans le temps sans se transformer en tourisme de masse avec ses impacts néfastes.

Pendant la première moitié du XXe siècle, les classes aisées des pays occidentaux pratiquaient la chasse sportive jusqu’au moment de la création du The East African Tourist Travel Association (EATTA) en 1948165. A ce moment là, les soucis de la dégradation de la biodiversité étaient l’une des préoccupations des Etats membres de l’Afrique de l’est (le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie). Le but ultime d’EATTA était de stimuler le développement, la promotion et le marketing du tourisme dans ces Etats. Par conséquent, ces pays se sont transformés aux destinations du tourisme de safari photographique. Ils sont désormais ouverts au tourisme (de masse ?) organisé surtout par la classe moyenne des pays développés166. A la fin de la chasse sportive, la plupart des guides touristiques et des porteurs facilitant la chasse commerciale ont été convertis en agents de l’écotourisme en tant que guides touristiques.

Tandis que le tourisme est un secteur important pour le Kenya, contribuant en 2006 à 12,7% du PIB (Produit Intérieur Brut)167, la politique du tourisme dans ce pays, depuis l’indépendance en 1963, a été contradictoire, non coordonnée et partiellement incompréhensible168. Le Kenya a essayé de poursuivre des politiques différentes de développement touristique dans le but d'augmenter les revenus globaux générés par cette activité169. Les trois stratégies pour atteindre cet objectif furent d’abord la promotion du tourisme de masse pour une clientèle qui veut « économiser » ses moyens (1965-1994), deuxièmement le tourisme alternatif pour une clientèle haut de gamme (1994-2000) et enfin l’amalgamation des deux stratégies (2000 jusqu’à maintenant)170.

La stratégie de développement du tourisme de masse mise en place à la suite de l’indépendance du Kenya a contribué à la croissance rapide du tourisme (fig. 2). Entre 1965 (73.400 touristes) et 1970 (343.500 touristes), le nombre total de visiteurs a augmenté de 36.2% chaque année pendant cette période, diminuant ensuite jusqu'à 1.4% entre 1970 et 1980 (393.700 touristes). Il a encore augmenté de 7.5% entre 1980 et 1990 (814.400 touristes). Entre 1990 et 1998 (894.300 touristes), la croissance est évaluée à 1.2% en moyenne par an171.

Pour ce pays, le secteur du tourisme est perçu comme l’un des principaux objectifs de développement depuis son indépendance. Par exemple, le gouvernement kenyan a identifié ce secteur comme l’un des piliers dans la réalisation de la vision 2030 du développement économique. Le sessional paper number 8 of 1969 sur le développement du tourisme a detaillé des politiques à suivre dans des années à venir pour le développement touristique du pays. Selon Karanja, celui-ci a encouragé des entrepreneurs locaux et étrangers à développer des aménagements touristiques dans ce pays172. Pour cela, les effets néfastes du tourisme, tels que la dégradation environnementale, se manifestèrent depuis les années 1970 surtout sur la côte kenyane et dans les aires protégées telles qu’Amboseli. Par conséquent, dans le plan de développement du pays pour la période de 1974 à 1978, le gouvernement kenyan a eu la volonté de faire en sorte que ces impacts négatifs du tourisme soient minimes.

Parmi les solutions proposées à ce moment là, mais qui sont encore appropriées aujourd’hui, était d’étaler l’offre touristique vers d’autres destinations du pays, de déconcentrer les effets négatifs du tourisme, d’améliorer l’accessibilité des autres attractions touristiques et d’attirer de l'investissement dans des régions peu fréquentées par des touristes. En outre, le gouvernement kenyan a favorisé la construction des hôtels haut de gamme en dehors de la côte kenyane ; il a également lancé une campagne pour attirer la clientèle provenant de l’Amérique du Nord, du Japon et d’Océanie qui a montré une préférence pour les safaris plutôt que pour la plage173.

Tableau 1 : Provenance des touristes internationaux au Kenya en 2006

Source: Kenya National Bureau of Statistics, 2008

La stratégie de développement du tourisme de masse mise en place à la suite de l’indépendance du Kenya a contribué à la croissance rapide du tourisme. Pourtant, même avant la parution du rapport Brundtland en 1987, le programme de développement de 1979-1983 a essayé de trouver un équilibre entre l'utilisation des ressources du tourisme pour le développement économique et la conservation. L'objectif était d’assurer l’équilibre des critères sociaux, culturels et environnementaux à travers la dispersion des touristes sur le territoire du pays. Cet objectif a été poursuivi pendant la période de 1997 à 2001 en mettant l’accent sur la conservation des ressources naturelles et culturelles. En plus, la diversification des produits touristiques et du marché touristique étaient la préoccupation du gouvernement. Cette politique d’encourager des touristes haut de gamme a été poursuivie jusqu'en 2000, lorsque la stratégie s’est modifiée vers des touristes haut de gamme et celles de masse174.

Figure 3 : Objet de la visitedes touristes internationaux au Kenya en 2006
Figure 3 : Objet de la visitedes touristes internationaux au Kenya en 2006

Source: Kenya National Bureau of Statistics

Au cours des dernières années, le Kenya a reçu en moyenne au moins un million de touristes par an. En 2006, environ 68% des touristes internationaux au Kenya étaient en vacances, 9% étaient de passage et 14% était des touristes d’affaires (fig. 3). Pendant la même année, l'Europe a contribué à environ 68% des touristes totaux qui ont visité le pays (tableau 1). Le même pourcentage au cours de la même période pour l'Amérique du Nord était 7.3%, l'Asie 9.0%, l'Australie et la Nouvelle Zélande 1.7% et pour le reste de l'Afrique c’était 10.9%. Au cours de la même période, les touristes d'Europe ont représenté environ 70% de tous les touristes visitant le Kenya principalement pour les vacances, l'Amérique du Nord 7.3%, l'Asie 8.0%, et le reste de l'Afrique 10.5%, tandis que l'Australie et la Nouvelle Zélande constituaient 1.8% des touristes175. En 2007, le marché le plus performant pour le Kenya était le Royaume-uni (202.924 touristes) les Etats-Unis (101.846 touristes), l’Italie (84.266 touristes) et l’Allemagne (83.413 touristes)176. La France a contribué 52.566 de touristes pendant cette année là.

Tableau 2 : Cumul du trafic international de passagers de l’aéroport Jomo Kenyatta à Nairobi et de celui de Moi à Mombasa (les deux portes d’entrée du Kenya)

Source: Kenya National Bureau of Statistics, 2006.

Ce secteur a connu un succès énorme avec une croissance moyenne annuelle de 11.3% entre 1985 et 1998 en devenant pour la première fois le principal secteur d'exportation du pays en 1987, contribuant ainsi 32.4% aux revenus totaux des exportations. Il a maintenu cette position jusqu’à 1997 quand le secteur du thé a repris la première place dans les exportations kenyanes. A ce moment là le tourisme n’a contribué que 14.4% des revenus totaux des exportations en 1998177. En 2006, il a repris sa place comme le premier secteur aux devises étrangères contribuant 560 M d’euros dans l’économie nationale178.

A la suite des violences politico-ethniques avant l’élection présidentielle de 1997 sur la côte kenyane (Likoni) qui a provoqué 100 morts, ce secteur a connu un recul en 1998 (tableau 2). Cette condition défavorable pour le tourisme a été aggravée par des mauvaises conditions climatiques particulièrement celles des pluies torrentielles El-Nino de 1997/1998 qui ont détruit largement l’infrastructure (les routes) kenyane. En plus, il y a eu en août 1998 des attentats synchroniques visant l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi (219 morts dont 12 Américains) et à Dar-es-Saalam en Tanzanie. Egalement en 2002, le Paradise hotel, largement habité par des touristes israéliens sur la côte kenyane, a subi les effets des attentats qui ont tué 12 personnes dont 3 Israéliens. Ainsi, ces troubles survenus au Kenya et les incertitudes politico-ethniques ont contribué largement à la diminution du flux touristique au Kenya.

Figure 4 : L’évolution des recettes touristiques du Kenya (1988-2008)

Source: Kenya National Bureau of Statistics.

De 243 M d’euros en 2001, le tourisme kenyan a connu un succès énorme en termes de recettes générant 654 M d’euros en 2007179. De plus, le tourisme a remplacé le thé, le café et les produits horticoles comme principale source de recettes à l’exportation. En 2007, il représentait 11,6% du PIB et 9% des emplois dans le secteur formel, soit 253.000 emplois180.

Le total ne comprend pas le «
Le total ne comprend pas le « animal orphanage » et le « Nairobi safari walk » près du parc national de Nairobi.

Source: Kenya National Bureau of Statistics.

Ce pays occupe une position significative parmi les pays au sud de Sahara avec son système touristique bien connu pour le tourisme de safari. Il représente également une destination particulière capable de satisfaire aux touristes ayant des attentes différentes, car il bénéficie d’une grande diversité de milieux naturels. Géographiquement, ce pays se divise en quatre zones : les plaines côtières, la vallée du Rift et les hauts plateaux du centre (point culminant : Mont Kenya 5.199 m), la région du lac victoria et les étendues arides du nord.

L’activité touristique dans ce pays s’est inégalement répartie au fil des années. Elle est concentrée dans la partie sud-ouest là où il y a une large concentration de la faune, ainsi que sur la côte kenyane. Par conséquent, le Kenya est considéré comme une destination du tourisme de masse : un obstacle pour le développement du pays et la réduction de la pauvreté. Ce tourisme est étroitement lié à quelques parcs nationaux et à la côte kenyane sans mettre en avant d’autres atouts du pays. Seulement 10 parcs terrestres ont enregistré plus de 82% de visites totales sur les parcs et les réserves nationaux (tableau 3).

Figure 5 : Répartition des nuitées touristiques par des touristes internationaux au Kenya (1984-2007)

Source: Kenya National Bureau of Statistics, Nairobi, 2008, 2002, 1996.

De plus, les lits touristiques dans le pays sont loin d’être homogènes en termes qualitatif et géographique. 68% de ceux-ci se situent dans la région de Nairobi et celle du littoral181. En 2001 le ministère du tourisme a comptabilisé 2.228 hôtels au Kenya, dont la majorité est situé sur la côte du pays. Environ 456 hôtels avec 28.743 lits et 48 avec 14.185 lits sont classés respectivement en 4 ou 5 étoiles. Il y a 433 hôtels à Nairobi avec 15.684 lits dont 18 hôtels avec 4.339 lits sont classés en 4 ou 5 étoiles. Les parcs et les réserves naturelles ont 67 hôtels avec 5.735 lits. Enfin, dans le reste du pays il y a 1.272 hôtels182.

Les parcs, étant des destinations privilégiées pour l’écotourisme ont représenté 11% des nuitées touristiques (670.800) en 2006183. Durant cette même année, le Kenya a enregistré 5.922.100 nuitées touristiques sur 13.003.500 disponibles, soit un taux d’occupation de 46%. La côte kenyane et Nairobi ont pris la première place en enregistrant 63% et 20% des nuitées touristiques respectivement cette année là184 (fig. 5).

Notes
160.

Ouma, op.cit.

161.

OMT, 2006 (site web).

162.

KIPPRA, Kenya Economic Report 2009, Building a globally Competitive Economy, KIPPRA, 2009.

163.

Ibid, p 99.

164.

Sindiga, Alternative Tourism and Sustainable Development in Kenya, Journal of Sustainable Tourism, vol 7, n° 2, p 108-127, 1999.

165.

Ouma, op.cit.

166.

Odunga, op.cit.

167.

Kenya, Government of, Economic Survey 2006, Government printers, Nairobi, 2007a.

168.

Ikiara, Policy Framework of Kenya’s Tourism Sector since Independence and Emerging Concerns, Kenya Institute of Public Policy and Research Analysis, KIPPRA working paper n° 2, Nairobi, 2001.

169.

Ibid.

170.

Odunga, op.cit.

171.

Ikiara, op.cit.

172.

Karanja, Tourist Impacts in Maasai Mara National Reserve, PhD in Biodiversity Management, Durell Institute of Conservation and Ecology (DICE), Department of Anthropology, University of Kent, 2002.

173.

Odunga, op.cit.

174.

Kenya Government of, Economic Survey 2001, Kenya National Bureau of Statistics, Nairobi, 2000.

175.

Kenya, Government of, op.cit., 2007a.

176.

KTB, Overview of Tourism Performance in 2007, Speech by Dr. Ongong’a Achieng during 2007 end year tourism performance media briefing on 6th of Feb at KTB boardroom.

177.

Ikiara, op.cit.

178.

KIPPRA, op.cit., 2009, p 92.

179.

KTB, op.cit.

180.

KIPPRA, op.cit., 2009, p 92.

181.

Kenya, Government of, Statistical Abstract 2006, Kenya National Bureau of Statistics, Nairobi, 2006.

182.

Cité par Odunga, op.cit.

183.

Kenya, Governement of, op.cit, 2007b.

184.

KIPPRA, op.cit., 2009, p 98.